Linden, Deutsche qualität. [Terminée]

Entraînement :


Connaissances :


Pouvoir(s) :


Recensement :

Même s'il a été un homme plutôt heureux et jouissant de la vie je crois que passer plus de deux millénaires sur une terre qui n'arrête pas de changer l'a un peu lassé. Erl est un homme du passé et se voit comme tel, il a du mal à comprendre sa place dans un monde ou la technologie et l’électronique ont pris le pas sur l'être humain. Cela ne l'empêche pas d'être abordable et digne d'une conversation plus que correcte, au contraire il adore la compagnie des gens et transmettre son savoir, discuter des heures sur un quelconque sujet ne le dérange en rien. D'un calme olympien cet homme sait se faire écouter et parle un peu comme un vieux sage ce qui lui permet de se faire tantôt aimé tantôt détesté

En dehors de toute conversation il préfère la solitude et l'introspection et sa condition de mutant ne l'ont pas aidé. Quand il a réalisé qu'il n'était pas comme le commun le mot « mutant » n'existait pas, celui de démon en revanche était inscrit sur toutes les lèvres. Il a été habitué à bouger, à ne pas s'installer et s'attacher aux gens qui l'entouraient. C'était rare qu'il passe plus de quelques années dans le même lieu. Heureusement la communication était beaucoup moins poussée avant qu'aujourd'hui sinon il aurait sans doute finit brûlé, démembré voire pire. Il n'a accepté sa condition qu'au bout d'un long moment et ne le vois toujours pas comme une chance ou alors pas forcément tous les jours même s'il commence à changer. Croyant il n'a cependant jamais eu l'idée de se suicider ce qui aurait sans doute suffit mais sa discipline et sa rigueur prennent le meilleur sur ces envies passagères. Même si il a eu autrefois une sorte de haine des humains on peut dire sans problèmes que ce stade est passé. L'âge l'a rattrapé et plutôt récemment. Néanmoins il assume toutes les erreurs de cette haine qu'il a forgé depuis longtemps et qui ne la quitté que récemment.

C’est un homme efficace et rigoureux, quand il a une idée en tête il ne l'a pas autre part. Il n'est pas sans peur mais nous allons dire que ce sentiment ne l'habite plus car il n'a plus rien à perdre. En clair c'est un véritable tête brûlée.Si cette donnée est intéressante dans le cadre de mission périlleuse comme l'infiltration ou l'assaut elle est légèrement moins appréciée dans un travail d'équipe. D'un naturel solitaire il fait rarement confiance à un bras qu'il n'a pas testé lui même et se base plus sur ses compétence pour remplir un objectif que sur celle d'un adjuvant quelconque. Excellent menteur même s'il essaye d'éviter d'utiliser cette arme il est capable de vous dire n'importe quoi en vous regardant dans les yeux sans ciller mais ne fera jamais cela si vous avez sa confiance. Dur à obtenir elle est cependant inaltérable une fois acquise, il est capable de vous suivre les yeux fermé si vous avez besoin de son aide, une qualité qui peut s'avérer être un grand défaut lorsque vous faites une erreur de jugement comme il a pu en faire durant son existence.

C'est aussi un homme tourmenté par son passé ce que je n'exposerais ici. Adepte de la nuit blanche à remplir des cendrier et vider des bouteilles d'alcool on pourrait le qualifier de dépressif mais lui ne voit pas ça comme ça. Il ne pense pas que la vie n'a rien à lui apporter mais c'est à peu près ça. Il vit non pas pour jouir de cette dernière mais pour en faire quelque chose et pouvoir rattrapé ses erreurs et Dieu sait qu'il y en a un paquet. Son plus grand plaisir reste celui de fumer en revanche chose beaucoup moins apprécier en ces jours qu'autrefois. Il est rare qu'on le voit dehors sans une cigarette au bec.
Si il n’a peur de rien, il trouve la situation à New-York particulièrement préoccupante et c’est pour cela qu’il s’y rend. Au delà de tout contrat en cours il est prêt à éliminer toute personne qu’il jugera dangereuse.
Sa plus grande faiblesse et sa plus grande peur ne réside pas sur sa personne physique mais est celle de se faire percer à jour, chose de plus en plus facile avec les nouvelles technologies. Il est particulièrement réfractaire à ces outils et ne sait pas utiliser un ordinateur, ne dispose d’aucun téléphone et ne laisse aucune trace sur l’internet mondiale. Il ne sait pas comment il pourrait réagir si un fin limier découvrait les traces qu’il a laissé dans l’Histoire.

Dans les contes nous commençons par « il était une fois », dans les poésies épiques seul un vers et une épithète homérique donne l’illusion au lecteur de s’inscrire dans la grande Histoire. Ce récit là ne mérite ni l’un ni l’autre. Malheureusement, cher lecteur, je vais devoir réaliser des coupes drastiques dans notre narration car elle serait, sans ces césures, indigeste sinon illisible.  

Il serait déjà de bon ton que je vous introduise notre protagoniste, malgré ce que vous avez pu lire un peu plus haut son véritable nom n’est pas Erl Linden. En réalité sa dénomination originale est Segimer. Fils d’un chef de village il obtient son nom avant le début de notre ère pour remercier le souverain locale de ses bienfaits. Nous sommes à une époque ou Rome étend sa poigne de fer sur l’Europe occidentale et le petit village sur les bords de la Weser a bien des raisons d’attirer la civilisation romaine. De vastes forêts et une terre des plus fertile. En l’an 9 notre héros à une trentaine d’années et fait ses premières véritables armes. Il a suivit durant ces années un de ses compagnons, de ses frères. Il l’appelle lui même Irmin mais l’Histoire le retint sous le nom d’Arminius et ensemble ils repoussèrent les légions romaines au-delà du Rhin, la première victoire d’une longue série. Grâce à ce fait d’arme Segimer a gagné richesse et gloire, devenu chef de son village ce dernier prospéra de longues années. Sa force et sa vitalité ne cessa de croître pendant un demi siècle et alors que tous ses contemporains quittaient ce monde tous voyait en la jeunesse de Segimer une grâce donnée par les dieux. Mais un autre Dieu arrivait et celui là ne devait pas l’aimer. Une fois le vers appelé chrétienté dans le fruit Segimer su qu’il devait partir, s’enfoncer plus profondément dans les terres germaniques, abandonnant son peuple, sa famille aux affres du monothéisme.

Autre temps, autre mœurs, autre combat, même ennemi. Il a fallu un peu plus de six siècles aux chrétiens pour prendre pied dans le territoire germain. Aux romains succédaient les mérovingiens, aux mérovingiens succédaient la lignée de Charles, roi plus légendaire qu’historique par beaucoup de personnes. Un homme bon pour la plupart qui se contenta de massacrer les saxons païens. Segimer était lieutenant du meilleur chef qu’il n’aura jamais plus, Widukind. Mais l’Irminsul détruit, son chef converti et ses idéaux détruit, plus rien ne lui reste et il se contente à nouveau de migrer vers le nord avant de comprendre que la vague du Christ ne peut être endiguée.

Si il obtient la richesse et la gloire aux côtés des hommes du nord la chute du paganisme lui est fatal et il disparaît à nouveau. Terré dans un monastère il voit la peur d’un nouveau millénaire hypothétique. Enlumineur à l’Abbaye de Fulda seul les abbés successifs connaîtront le secret de cette ombre couverte de sang qui hante pendant trois siècles les couloirs du monastère. Une légende locale raconte encore aujourd’hui qu’un chêne avait pris possession d’un moine et lui avait donné sa force et sa vitalité. Gare à vous si vous vous rendez dans les endroits les plus anciens de l'abbaye de nuit, il pourrait vous retrouver et vous enfermer avec lui pour l'éternité. Ce moine fait la renommé de l’abbaye germanique, les manuscrits de sa main s’échangeant dans toute l’Europe et étant d’une richesse rarement égalée par la suite. Mais du jour au lendemain, après presque deux siècles au même endroit le moine ne laissa que sa bure et était parti. Le douzième siècle allait commencer.

C’est le moment de la plus grande aventure de sa vie, la seule fois ou Friedrich, mercenaire engagé par Godefroy, seigneur de Bouillon, eut l’impression d’un véritable départ. L’Orient tendait ses bras et ses richesses aux mains des francs et le vieil allemand fit des merveilles. Si vous aviez pu voir, comme lui, la belle Jérusalem sous le soleil couchant, vous n’auriez pu être plus heureux. Il fut l’un des premiers à poser le pied dans la ville et fut le témoin du plus beau fait d’armes jamais réalisé. Trois aigles rompus par une seule flèche sous le soleil de la Terre Sainte. Seigneur vassal du roi de Jérusalem, ce fut de très belles années et comme toute les bonnes choses il y eut une fin. Après un demi-siècle sur la terre de la résurrection un bâtiment le ramena en Occident, après la mort de son épouse, la deuxième de sa longue vie. Il débarque dans la petite bourgade de Gênes et y demeure en totale anonymat, offrant ses services guerriers pendant les saisons de guerres aux grands monarques de ce monde, notamment au royaume de France. La Grande Peste du XIV ème siècle le pousse à quitter une nouvelle fois sa demeure et il part s’installer en Angleterre pendant un temps. Tourmenté et accablé par les changements trop rapides il acquiert une large propriété alpine qu’il possède encore aujourd’hui mais ne réalise rien. Son existence ne trouve une raison qu’à un endroit sur cette terre, le champ de bataille.

L’ère moderne est l’âge d’or du mercenariat et Dieu sait qu’Erl en profite. Nombre de guerriers s’inspireront de lui, gagneront sa confiance ou périront sous sa lame. De Blaise de Monluc  à Baillard, de Frédéric II à Vauban, de grands noms lui prête son amitié et des escrocs laisse leur nom dans la grande Histoire grâce à ses faits d’armes. C’est à sa table, après une soirée arrosée comme il n’en connaîtra plus qu’il prends la décision de partir de l’autre coté de l’Atlantique pour aidé une jeune nation. Quand il reprend pied sur le continent tout à changé et à Paris il manque de perdre la tête mais finalement une rencontre change à jamais son existence, un jeune corse, habile et courageux. Un éclair destiné à illuminer son siècle. Selon Linden cet homme est et restera « le meilleur soldat qu’on puisse rencontré, mais pas le meilleur des chefs ». C’est le regard attristé qu’un hussard quitte la ville de Metz un soir de 1815 pour gagner l’Allemagne, il revient de Waterloo et ne remettra plus le pied en France avant longtemps. L’empire n’était qu’un rêve, rien de plus.

Il s’installe en Prusse et tient plusieurs emplois pendant les années qui viennent, des plus glorieux comme précepteur du prince au plus bas comme tâcheron ou mineur. En 1855 il intègre l’équipe d’ingénieur d’une petite forge familiale, Krupp. Il révolutionne l’ingénierie militaire et les canons Krupp sont le fer de lance de l’armée prussienne qui défait Napoléon III en 1870 à Sedan. Ernst Von Manstein reste un grand nom de l’entreprise encore aujourd’hui, il fut anobli par Guillaume Premier et reçu la plus haute décoration militaire des mains de Bismarck. Il tombe d’ailleurs en disgrâce en même temps que ce dernier et l’enfer de la Grande Guerre lui donne une petite idée du Paradis. Il défait les russes sur le front de l’est. Sa férocité et sa soif de sang inextinguible feront de lui une légende de la Reichswehr. Pourtant c’est la défaite qui l’attends et comme toute l’Allemagne, il ne la tolère pas.

Après des siècles de fuites, de traques, de peur et de rejet il trouve enfin quelqu’un qui lui donne une raison de vivre. Plus que quiconque il sait qu’il est de la race supérieure et il se rend coupable des pires crimes que vous puissiez imaginer, il sera d’ailleurs un des seuls haut responsable de ce régime à n’être jamais inquiété car jamais retrouvé. Si il n’a pas directement participé au génocide ses actes comme officier d’une des sections spéciales de la SS ne peuvent être décrit ici. Les regrets l’habitent et il vit comme un androïde depuis. Pour le monde commun il n’est qu’un professeur d’Histoire de l’université de Munich, fils d’un spécialiste de la littérature médiévale de l’université d’Heidelberg. Pour un cercle plus fermé il est « Jäger », le chasseur, le genre de personne qu’on s’achète pour beaucoup de raisons. Assassinat, chute de régime politique, sauvetage, sabotage industriel. Beaucoup sait qu’il existe, peu savent où le trouver, mais tous savent à quel point il est efficace et la qualité, ça se paye.

Aujourd’hui, un homme qui s’appelle Erl Linden vient de poser le pied en Amérique, non loin de là où autrefois il avait coulé deux frégates britanniques. Il n’est pas là pour le travail il est ici à son compte. Tout cela va dégénérer, il le sait, c’est inévitable et après deux millénaires le soldat sait que c’est l’endroit où il faut être car la guerre, la guerre est la seule chose qu’il connaît et cette fois ci il se battra dans le bon camp.