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 Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)

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Erl Linden


Erl Linden

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MessageSujet: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptyVen 26 Mar - 11:30

Bienvenue à l’aéroport de Newak Liberty, nous espérons que vous avez passé un agréable voyage, passez une bonne journée.

Une vieille valise à la main, un homme d’une quarantaine d’années traverse les portes automatique qui mène à la grande vie. Une odeur de goudrons et de pot d’échappement lui prit le nez et le premier réflexe fut d’allumer une cigarette. La porte se referma et Linden fouilla dans sa mémoire pour retrouver l’animation des grands aéroports mais rien ne ressemblait à ce qu’il avait vu autrefois. Avançant jusqu’à la station de taxi la plus proche il leva le bras et une voiture au jaune passé s’arrêta devant lui avant d’ouvrir la fenêtre.

« Où j’vous emmène ? »

Jetant le mégot au plus loin il lui indiqua sa destination et monta sur la banquette arrière qui était d’une propreté douteuse.

« On ne voit pas trop de touriste dans l’coin ces dernier temps ? Vous êtes là pour affaire ? »

il acquiesça d’un signe de tête et sorti son paquet de cigarette. Les regards se croisèrent à travers le rétroviseur intérieur mais le chauffeur n’osa pas faire de réflexion au colosse. La voix caverneuse fit presque vibrer la vitre qui séparait la cellule de conduite à la cellule passager et qui était resté ouverte.

« Vous pouvez me déposer Webster Avenue ? »

C’était au tour du chauffeur d’acquiescer et il se posa un silence assez pesant brisé seulement par le ronronnement de l’autoradio qui passait les infos locales. Bizarrement tout était saturé par l’activité mutante. Un groupe locale entonna un tube des années 1960 et le chauffeur se mit à chantonner. Alors qu’Erl jetait son mégot par la fenêtre il s’avança un peu.

« Il est bizarre votre accent ? Sarrebrück ? Sarrelouis ? »

Le taxi s’arrêta au feu et se tourna vers son client.

« Völklingen ! Mais vous aviez pas dit que vous étiez du pays ! Wilkommen ! »


***

La carte du taxi dans la poche le colosse s’arrêta devant une porte entre une pharmacie et un bistrot et fit tourner la porte brune qui se reposait doucement sous l’arche ou était gravé 1898. Montant au quatrième étage il entra dans une large pièce haute de plafond ou tous les meubles étaient recouvert de draps blancs. Il murmura un « bienvenue chez toi » et fit glisser le draps sur le piano qui s’épousseta sans un son. Il fallait faire du ménage et des courses.

« Et voila pour toi beau brun ! »

Linden leva sa choppe vers la serveuse et porta la bière à ses lèvres. C’est à ce moment là qu’il regretta de ne plus être en Europe, la bière était vraiment affreuse, mais pas plus que le vin des romains donc tout allait bien. La pièce était ancienne, boisée, poussiéreuse par endroit mais chaleureuse. Comme dans un mauvais film américain la jeune femme d’une vingtaine faisait croire qu’elle était intéressé par tous les clients du troquet, comme si cela pouvait pousser à la consommation. Posant le broc devant lui il alluma une cigarette et pensa un peu. Il se fourrait tout seul dans un panier de crabe. Presque les trois quarts d’une population de plusieurs millions d’habitants changé en mutant, c’était un miracle que la ville soit encore debout et qu’un bar servait encore. Les yeux gris se levèrent vers la télévision et gentiment il demanda à monter le son.

« Mais oui Nancy ! Une découverte archéologique extraordinaire, une tombe du premier siècle mis au jour par l’archéologue canadien Charles Burming dans l’ouest de l’Allemagne. Visiblement une princesse Burgonde, très riche. La sépulture est remarquablement conservée, même la robe au couleurs vives à survécu à 2 000 ans dans un sarcophage de marbre. Il s’agit sans doute du premier squelette intact trouvé dans un tel état de conservation. »

Fermant les yeux il revoyait les cheveux blonds danser au dessus de la robe bleu et jaune qui était alors intacte, les yeux bleus qui le regardaient amoureusement, la taille serré par un ceinturon de cuir.

« C’est incroyable de retrouver ce genre de choses de nos jours vous ne trouvez pas ! Cette femme a du être adorée pour être enterré ainsi. »

Sorti brutalement de ses pensées par la jeune serveuse Linden se racla la gorge et termina sa choppe d’un trait avant de parler d’une voix amère.

« Sans aucun doute. Si on l’avait laissé là elle n’aurait pas été plus malheureuse. Vous m’en donnez une autre ? »
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Tessa Hartley


Tessa Hartley

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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptyVen 26 Mar - 23:04

Je ne suis pas un héros

Imaginez un tigre. Solitaire, il chasse au levé et au tombé du jour. Dissimulé par le terrain, il approche sa proie à l’affût et l’attaque par le côté ou par l’arrière. Si la bête est petite, il la tue en lui brisant les vertèbres cervicales. Si elle est grosse, il préfère mordre à la gorge et l’étouffer. Ensuite, il tire la carcasse dans les fourrés pour la dévorer au calme.

Un jour, les fourrés disparaissent. La forêt disparait. Les proies, grosses ou petites, disparaissent. Le tigre, lui, reste là. Il voit l’action des responsables de cela, lesquels mettent de nouvelles bêtes sur son territoire. Celles-ci sont plus dociles, plus lentes, plus restreintes. Le tigre attaque. Il brise les cervicales. Il étouffe. Il cherche à tirer la carcasse mais les hommes approchent. Le chassent. Essaient. S’ils ne tuent pas le tigre, il pourra revenir. Si le tigre les tue, il pourra y prendre goût. Ils sont, après tout, des proies comme les autres.

Doit-on condamner le tigre ? On le fera si on le peut, là n’est pas la question. La question est "doit-on le faire ?".

Je ne me souviens pas des premières années de mon existence mais je sais que, jusqu’à mes neufs ans, l’URSS cherchait à étouffer l’insurrection moudjahidines dans mon pays. En revanche, je me souviens qu’il n’y a pas de civil dans la guerre pour la survie. Je me souviens de tout ce que j’ai dû accomplir afin de me débrouiller par moi-même. Je me souviens de tout ce que j’ai volé et de tous ceux que j’ai ensanglantés dans ces vols. J’ai fait mon lot de morts. Cependant, même après le départ des soviétiques pour nous laisser nous entretuer, il y avait une légende qui restait. Solitaire, elle chassait au levé ou au tombé du jour. Dissimulée par le terrain, elle approchait les ennemis des soviétiques à l’affût mais aucun n’avait jamais survécu pour dire comment elle attaquait. Il y avait pourtant des rapports. Des photos. Je ne savais pas lire à l’époque mais, comme tant d’autres, j’ai entendu son nom. Comme tout le reste, je n’ai rien oublié.

Hlidskjalf est terminé et, s’il ne me permet pas de voir par-delà les mondes, je suis pleinement satisfaite de pouvoirs accéder à la totalité des caméras de vidéo-surveillance de New York City ainsi que, les caméras y ayant été détruites, d’exploiter les téléphones des gens de Mutant Town pour connaitre ce qui s’y passe. La NSA comme les développeurs des applications de commande vocale usent déjà de ce biais pour récolter des informations, je me suis contentée d’hacker leurs serveurs et de faire un suivi de certaines lignes vers un serveur clone sur lequel travaille mon propre algorithme ; quand je n’y adjoins pas mon cerveau pour aller plus vite. Par défaut, je passe douze heures à contempler New York City et au-delà à travers sa multitude d’écrans.

Aujourd’hui, j’ai vu un visage que je n’aurais jamais pensé revoir.
Aujourd’hui, j’ai vu un visage que je n’avais jamais vraiment vu.
Aujourd’hui, j’ai vu un visage à travers un écran qui n’a pas changé depuis que je l’ai vu en photo.

Le tigre.

L’une de ses tanières est située sur Webster Avenue, dans le Bronx. Comme tout tigre, il doit en avoir plusieurs réparties sur son territoire, utilisant la mieux adaptée à ses besoins du moment. J’ignore quels sont ses besoins du moment mais je suppose quel est le territoire qui l’intéresse. Surtout, je sais quel est le danger. Je connais la question, également.

Dans mon siège entouré d’écrans, j’observe.

Dans le monde rouge de réalité augmentée, j’observe.

J’évalue, je prévois, j’agis.
***
Le bar est ancien, dans tous les sens du terme. Parmi ses clients, je perçois les mutants. Je perçois leurs pouvoirs. Je perçois celui qui m’intéresse. J’entre.

Il ne m’accorde aucune attention pour l’heure, fixant la télévision et réagissant à un reportage par une émotion que je ne m’attendais pas à voir ; un détail très improbable. J’analyse le présent, j’anticipe les possibles, j’agis de manière à en favoriser certains. Toujours. Tout le temps. La première étape m’apprend la peine et l’affection, la seconde me fait me tourner vers une temporalité qu’il ne m’a jamais donnée de vivre. De percevoir. De concevoir. Pour l’une des rares fois de ma vie, j’ai un effort mental à fournir.

Imaginez un tigre. Imaginez un tigre dont l’environnement change alors que lui reste le même. Imaginez un tigre dont la perception des gens change alors que lui reste le même. Et moi qui croyait être seule.

Doit-on condamner le tigre ? On le fera si on le peut, là n’est pas la question. La question est "doit-on le faire ?".

173cm, ce n’est rien à côté de ses 190. Entre 60 et 65kg, ce n’est rien à côté de sa centaine. Ma silhouette rectangulaire est à l’image de tout cela face à sa carrure. Tout cela ne me dérange pas lorsqu’il s’agit de m’approcher de lui, cependant. Je laisse passer la serveuse forte de sa commande. Je me défais de la veste d’un rouge partagé avec celui de ma jupe ceinturée et pose la première le dos contre le dossier de la chaise. Mes cheveux blonds volent un instant avant de revenir couvrir mon débardeur blanc et glisser jusque dans le creux de mes reins. Je m’assois tant sur le siège que sur mon habit tout en regardant l’écran.

« Ainsi, c’est cela l’amour. »

Mon commentaire s’interrompt au changement d’information, marquant une pause le temps que je tourne mon visage dont le maquillage dissimule mes marques de larmes et réhausse les lèvres puis plante mes yeux verts dans ceux gris du tigre.

« Pardonnez-moi l’intrusion. Je souhaiterais cependant vous parler, Jäger. »

Je marque une pause, lourde, puis reprend doucement ; tant dans le rythme que dans le ton.

« La première fois que j’ai entendu le mot "tigre" en cette langue [NdA : l’anglais, Tiger], j’ai pensé à vous. Vous pouvez me nommer Britannia. J’ai grandi avec vos exploits, d’une certaine manière. Enfin, un échantillon d’entre eux d’après vos témoignages physiques. »

Deux millénaires. En termes de données brutes, je me figure ce que cela représente. En termes de contrecoups psychologiques, je n’ai pas envie d’avoir de réponse.

« Je ne vous demanderai pas beaucoup de temps. Seulement celui de connaitre vos intentions envers notre touristique poudrière. »

Doit-on condamner le tigre ? On le fera si on le peut, là n’est pas la question. La question est "doit-on le faire ?".


Dernière édition par Tessa Hartley le Dim 28 Mar - 0:51, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptySam 27 Mar - 10:51

Une chope se retirait de scène et une autre frappait le bois du comptoir. La main mutilée la prit et la porta à ses lèvres alors qu’une voix interpellait son oreille. Erl tourna la tête à gauche, rien. La tourna à droite et une femme, aussi blonde que les blés, les formes misent en valeur par un débardeur blanc soutenu d'une jupe rouge se tient sur le tabouret à coté. Ses cheveux forment une cascade, de la même manière que ceux d'une femme perdue dans une époque révolue. Quelque chose cloche, personne ne s'assoit directement à ses côtés juste par hasard. Par réflexe le vieil allemand aurait bien jeté la choppe pour vérifier si cette femme était réelle mais la bière après 12 heures d’avions était trop précieuse donc il valait mieux la croire sur parole, en plus elle ne semblait pas agressive.
Il n’avait jamais vu cette femme, elle semblait belle mais teintée d’une grande mélancolie. Elle, cependant, le connaissait. Cela faisait une bonne demi-année qu’il n’avait pas entendu ce nom, Jäger, il fallait croire qu’il avait sous estimé les forces en présence ici. A peine le pied posé sur le continent il était repéré. Il prit une longue gorgée de bière et reposa la chope écoutant la suite du monologue de la créature à ses cotés.

"En règle général on ne m'appelle pas comme cela. Vous voulez quoi?"

Il y a certaines règles dans ce métier, une des première est de ne jamais faire confiance à une gentille jeune femme blonde et désirable qui se place à côté de vous en hurlant votre identité. Linden arrêta la serveuse d’une petite caresse sur l’épaule et celle ci le quitta avec un sourire pour repasser derrière le bar.

*Épargnez moi votre curiosité Mlle Britannia, soyez franche. Contrairement à vous je ne peux pas retrouver un homme à peine descendu de l'avion mais je connais les humains. Ils ne viennent jamais se placer tranquillement à côté de moi pour papoter. Un frère ? Une mère ? Un ami ? Qui venez vous venger ? *

Elle pouvait aisément percevoir du doute. En général quand on arrivait à le retrouver il n’y avait que deux solutions, soit on voulait sa mort, soit l’engager, ce qui revenait souvent au même. Deux pintes claquèrent sur le comptoir et il en fit glisser une vers la jeune femme qui visiblement hésitais à la prendre. Sa question n’était pas agressive, au contraire il y avait quelque chose d’usé, de passé dans sa question. A vrai dire il était tombé sur tellement de vengeur qu’il n’avait pas assez de doigts pour les compter, il n’avait pas assez de doigts de toute manière.

Une bouteille et deux verres arrivèrent des mains de la serveuse en indiquant que c’était un cadeau de la maison et le visage balafré s’étira d’un sourire. Il se servit un verre du liquide ambré et le renifla un instant. L’odeur du chêne distillée dans le whisky lui fit penser aux douces forêts du nord de l’Angleterre. Ne la regardant plus et restant figé sur les images du squelette en gros plan il continua.

« Les cicatrices ? Je me suis coupé en me rasant ce matin, ou hier, je me souviens plus. »

La télévision eut le son coupé et seul le fameux archéologue faisait un monologue sur l’importance de la découverte. Les yeux de l’allemand se teintait de colère. Qu’est ce qu’un être aimé au bout de deux mille ans, seulement quelques os qui amusent des scientifiques qui n’ont pas idée de ce qu’ils déterrent. Grognant en finissant son premier verre il pencha la bouteille au dessus du deuxième verre et le fit glisser sur le bois en direction de la demoiselle.

 » Mais si vous voulez une réponse je ne viens pas pour me battre. Pas avec vous du moins, j’ai vu bien trop souvent la folie des hommes transformer une société en un monstre inarrêtable.  »

Sa voix grave s’étouffait dans un soupir. Le bar avait pratiquement disparu de l’esprit de l’allemand, les forêts anglaises n’étaient qu’une vague emportée par le mouvement perpétuel de son esprit. Tout était remplacé par une lande glacée, une enceinte de fer et de barbelés, une fosse à peine creusée ou des corps enchevêtrés étaient amaigris et à moitié brûlés par la chaux vive avec laquelle on les recouvrait. Une odeur de charogne remplissait la pièce alors qu’une poudre blanche semblable à de la neige tentait vainement de recouvrir le regard blanc d’une femme qui le regardait droit dans les yeux.

Le tigre ne changeait pas mais il ne voyait plus vraiment le monde comme le prédateur qu’il avait été.
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Tessa Hartley


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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptyDim 28 Mar - 16:43

Je ne suis pas un héros

Si j’utilise le nom de Britannia, c’est pour dissimuler son identité secrète de Diana Fox, elle-même destinée à protéger Sage, qui protège Tessa Hartley. Qui n’est même pas ma véritable identité, malgré la légitimité qu’elle aurait à l’être. La blondeur qui distingue le premier set d’alter-égos du second produit cependant un effet sur le tigre, sans doute avec l’imprévisible parallèle fait par la télévision. Je peux tourner cette similarité physique à mon avantage et observe le tesseract de situations possibles pour estimer les conséquences des manières de le faire ou des manières de s’en abstenir. Le seul usage du nom de code, seule désignation que je connaisse au tigre actuellement, déclenche une réprobation prévue et mineure.

J’écoute le discourt qui n’a rien d’étonnant et dont une partie trouvera réponse dans les prochaines secondes, appréciant les informations fournies sans le laisser paraitre. Le tigre vient d’arriver par avion. Obtenir son identité actuelle n’était qu’une question de temps mais je ne refuse nulle occasion de la vérifier, en plus d’évidemment approfondir les données qu’il me fournira au travers de ses mots. L’heure est aux suppositions et celles me concernant me laissent un sourire amer. Je n’ai jamais eu personne à venger. Je n’ai jamais eu personne.

Plus intéressant, le tigre laisse percevoir son doute. Je ne le pense pas lié aux suppositions énoncées, c’est une possibilité mais pas la plus probable. Le test est plus complexe que cela. Le rapport qu’entretient le tigre avec l’homme, lui, est beaucoup plus simple. Beaucoup ont essayé de le chasser. Beaucoup ont essayé de le condamner. Evidemment, user de son nom professionnel conditionne cette perception de mes intentions, favorisant certaines probabilités quant à la perception la plus plausible, et il n’y a guère de manières de le connaitre ainsi. Sans répondre, ce qui est une réponse en soi, je lui laisse la liberté de m’accueillir par le partage de sa boisson. Je la prends d’une main et la porte à mes lèvres. C’est une réponse en soi également. Il doit désormais savoir ce que je veux.

Du renfort plus alcoolisé arrive, un cadeau de la maison, et c’est une boisson moins ancienne mais plus forte et appréciée que la seule bière. L’expérience transpire dans les gestes du tigre, une expérience polysémique tant elle parle de son âge et des conséquences que celui-ci a amené avec le whisky et ses frères. Tant de souvenirs, tant d’expression sur un visage où le temps laisse ses marques d’une manière rare mais bien réelle.

« Les cicatrices ? Je me suis coupé en me rasant ce matin, ou hier, je me souviens plus. »

Je montre un sourire face à l’autodérision. Le mécanisme de défense est d’autant plus évident qu’il est suivi d’un abaissement et d’un rapprochement des sourcils, d’une ouverture entre ceux-ci et les paupières supérieures, elles-mêmes se tendant à l’instar des lèvres ; colère. Je connais également les humains, sans prétendre avoir autant de pratique que lui j’aime à croire à la précision de mes analyses. Celles-ci m’encouragent à laisser les choses aller à un rythme qui ne m’est pas habituel ; non pas lent mais antique. J’ai la bière et elle occupe mes mouvements, s’en venant jusqu’à mes lèvres pour me rappeler que je ne l’apprécie pas vraiment. Pas assez d’alcool. Ni de qualité, concernant celle-ci. Cependant, meubler le temps et l’espace reste sa principale utilité. Elle l’accomplit parfaitement jusqu’à ce que le tigre m’offre un second passage, plus intime cette fois. Un cadeau de la maison. Inutile de se faire prier, je dépose la bière pour m’en aller sur le whisky. La qualité est bien meilleure. Sans un mot, j’ai répondu à deux invitations et le tigre m’offre donc la réponse que je venais chercher.

Il ne vient pas pour se battre. "Pas avec moi du moins" ; précision d’une importance prioritaire. Mon sourire fane à l’évocation d’une évidence : il a vu "bien trop souvent la folie des hommes transformer une société en monstre inarrêtable". Il s’en souvient. Trop bien. Beaucoup trop bien.

J’inspire puis répond sans changer la douceur précédente.

« Dommage, j’aurai aimé un entrainement avec vous. Tout n’est peut-être pas perdu, cependant. »

J’attends d’avoir son attention, consciente de la disputer à un sujet bien plus sentimental tout comme je vois ce que cette vulnérabilité peut apporter.

« Comment était-elle ? »

Imaginez un tigre. Imaginez un tigre dont l’environnement change alors que lui reste le même. Imaginez un tigre dont la perception des gens change alors que lui reste le même. Peut-il réellement rester le même ?

Voilà qui ajoute une variable à notre question. Doit-on condamner le tigre ? On le fera si on le peut, là n’est pas la question. La question est "doit-on le faire ?".

Les dilemmes moraux ne m’ont jamais intéressée. Ils sont trop théoriques. Ma question est autre. Peut-on le changer ?
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptyDim 28 Mar - 20:25

Le temps est la chose la plus intéressante qui soit. Rapide ou lent, moderne ou ancien il conserve sa nature en toute situation bien qu’il mette plusieurs masques pour se dissimuler. C’est la même impression qui remplit Linden alors qu’il observe fugacement la jeune femme à ses côtés. Quel âge ? Même pas un trentaine d’années, ou alors très mal utilisées. Mais voyons ne portons pas de jugement hâtif, après tout nous ne sommes pas ici pour cela. Reposant le verre vide qu’il avait porté à ses lèvres le vieil allemand sort un paquet de cigarettes. L’amalgame de papier et de tabac entre ses lèvres il l’allume avec un vieux briquet mécanique. Argenté, la roulette sur le côté, une gravure de qualité sur son corps. La petite flamme vacillante, à peine plus grande qu’un centimètre rougit le bout et le capuchon se referme. Jamais on entendra plus ce « clic » si caractéristique des briquet de la première moitié du XXème siècle. L’aigle triomphant qui semble rugir sous la lumière jaunâtre du bar n’a rien perdu de sa puissance et rapidement un cendrier le rejoint, habilement posé par la serveuse. Expulsant la fumée vers le ciel les yeux gris transpercent leurs homologues verdoyant.

« Il faut se méfier des espérances Fraulein, parfois elles se réalisent. »

Il ne tique même pas à la seconde question. Il sait très bien de quoi elle veut parler. Comme lui elle n’est pas ce qu’elle paraît, quel dommage de s’être percée à jour toute seule. Ce genre de question n’attends pas de réponses, où alors des réponses sentimentales et cela fait bien longtemps que le vieil allemand a perdu cette capacité. Alors qu’il regarde la jeune femme il essaie de trouver un indice. Britannia, cela ne veut rien dire, personne ne possède un nom aussi ridicule. La cigarette revient à ses lèvres, repars, la bouteille se penche, se vide, le verre se remplit. Tout est lié. Des yeux verts, la réponse est toujours dans les yeux.

« Si vous y tenez je peux vous entraîner à plein de chose, boire, fumer. Malheureusement j’ai peur qu’une jeune femme telle que vous ne s’adonne pas à ce genre de pratique. Après c’est comme vous le voulez. »

Linden rit dans sa barbe, c’est un dialogue de sourd mais un dialogue de sourd qui l’amuse. Il regarde passer la serveuse qui continue sa valse avec son plateau. Elle est jolie, si il avait eu, je ne sais pas, 1800 ans de moins il se serait peut être laissé tenté par sa peau d’albâtre, quoi que le décolleté est un peu vulgaire. Prenant un peu du liquide en bouche il le laisse développer ses arômes dans sa bouche.

« Vous savez, ce n’est pas que je veux pas vous répondre mais je ne vois pas réellement de quoi vous parler. Les hommes pensent toujours à elle, et si c’est n’est pas elle s’en est une autre. Vous n’ignorez pas cela tout de même ? »

Le métal de ses prunelles était aussi fiable que celui d’un trait. Oui les loups solitaires se satisfont plus souvent de la solitude des autres que de leur propre situation et cette femme était seule. Cela se sentait. Ses yeux transpirait la tristesse, et qui traquerait un vieux félin si ce n’est par manque d’activité ? Il soupira, ses poumons crachèrent un très grand volume de fumée, le tabac anglais ne lui convenait pas. Il se souvenait de ce capitaine d’aviation, son nom déjà ? Ah oui, Dreyer, cet anglais en avait du bon lui, quelle soirée. Quel dommage qu’il ait voulu s’enfuir. Qui se souvient de lui aujourd’hui ? Même sa femme s’est remariée. Visiblement il n’y avait pas que les hommes qui passaient rapidement à autre chose. Après avoir écrasé sa cigarette dans un geste théâtral l’allemand vida son verre et appuya son menton sur ses mains jointes.

« Si vous disiez pourquoi vous êtes venu mademoiselle Britannia ? Ce n’est pas pour échanger de vieux souvenirs ou pour me parler d’une femme sans nom que vous dénommé elle sans savoir de qui vous parlez ? N’est ce pas ? »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptyDim 28 Mar - 22:49

Je ne suis pas un héros

"Il faut se méfier des espérances, parfois elles se réalisent". J’acquiesce avec douceur, consciente de la dangerosité de l’espoir. Bien longtemps, j’ai considéré que l’espoir était pour les X-Men, j’étais Sage. Je n’espérais pas. J’évaluais, je prévoyais, j’agissais. J’ai fait cela pendant si longtemps et, si je continuerai probablement de le faire toute ma vie, je me suis prise à espérer. C’est dangereux. Je dois m’en méfier. Je le sais. J’anticipe comment cela pourrait bien se passer et mal se passer, tout comme je regarde les possibles de cette discussion et envisage des suites. Plus j’étends mon regard dans les futurs possibles, plus leur nombre s’accroit et la fiabilité de mes prévisions décroit. Plus tout perd de sens pour s’envoler discrètement vers des rêves. Des espérances. Tout cela n’aboutira pas aujourd’hui. Tout cela est hors sujet, aujourd’hui.

Le sujet ne trouve guère de prise. Cela n’a rien de surprenant et l’attention du tigre se focalise sur ma première piste, comme prévu. Il peut m’entrainer à faire comme lui, démontrant son talent dans les activités proposées en temps réel. Chose qui l’amène à révéler un détail de plus sur son passé ; quoi qu’il y ait de nombreuses possibilités à l’acquisition du briquet. Je souris tout de même à la supposition, certaine de pouvoir le surprendre. Non par la consommation de tabac mais par celle d’alcool, ayant une pratique aussi assidue que solitaire.

« Il est vrai que, souvent, le foie dit non tandis que la tête oui, dis-je comme un aveu, afin d’entretenir son petit rire. Il faut toujours écouter le plus intelligent. »

Mes chances de gagner un pugilat contre le tigre sont existantes, celles de le faire d’un concours de boissons inexistantes. Quant à mes chances de survivre à l’un ou à l’autre, elles sont trop faibles à mon goût.

« Vous savez, ce n’est pas que je veux pas vous répondre mais je ne vois pas réellement de quoi vous parler. Les hommes pensent toujours à elle, et si c’est n’est pas elle s’en est une autre. Vous n’ignorez pas cela tout de même ?

- C’est la première, n’est-ce pas ? Cela vous ferait quoi ? Vingt siècles ? »

Sachant que l’on a changer la durée d’une année durant ce délai, l’estimation d’un âge véritable est assez illusoire. C’est néanmoins une réponse parfaitement pertinente pour continuer de tourner autour du pot. Je ne perds pas de temps, j’en gagne. Je vois le tigre me lire, j’évalue ce qu’il déduit. Très probablement, à me fixer comme il le fait, il finira par percevoir les lentilles cosmétiques qui altères la couleur de mes yeux. Nous montrons à l’autre ce que nous voulons qu’il voit tout comme nous observons ce qu’il veut nous montrer et en cherchant à aller au-delà. Le dialogue est d’autant plus agréable qu’il n’est pas tant sur les déclarations que sur les actions. Le diable est dans les détails, chacun les montre et les observe. Chacun fait ses suppositions. Chacun anticipe.

L’attention pleine et entière du tigre vient sur moi alors qu’il insiste sur le réel sujet qui importe. Regard, sourire et léger mouvement de tête répondent aux deux dernières questions qui me sont posées : non, je ne suis pas là pour échanger de vieux souvenirs ou parler de l’une de ses femmes. J’attendais simplement qu’il me le dise.

« Vous avez vu bien trop souvent la folie des hommes transformer une société en un monstre inarrêtable. Cela pourrait arriver ici, prochainement. Le parti pris pour éviter le conflit est de responsabiliser les civils plutôt que d’envoyer les militaires. »

Rien qui ne doive étonner le tigre, cela doit sentir le réchauffer. C’est néanmoins un pavé de plus vers l’enfer et cela doit le laisser anticiper mes bonnes intentions. Tout comme j’anticipe ce qu’il me répondra. Je prends une nouvelle gorgée d’un verre que je savoure bien plus que lui.

« Sous réserve que vous n’ayez pas déjà une mission sur ce territoire, peut-être puis-je vous en trouver une. »

Je conclus une révélation que j’anticipe supposée depuis longtemps à l’aide d’un sourire qui, s’il ne dévoile aucune de mes dents, a le mérite d’être charmant.

Tout comme le tigre, on me condamnera si on le peut. Tout comme le tigre, on ne comprendra pas forcément pourquoi j’agis comme je le fais. On pourra donner de nombreuses explications de plusieurs d’entre elles seront partiellement vraies. Peut-on changer le tigre ? Quelque soit la réponse, il est d’autant plus facile d’essayer et de le surveiller lorsqu’on l’a proche de soi, tout autant que plus risqué. Garder ses amis proches et ses ennemis encore plus. Tâcher que les ennemis d’hier soient les alliés de demain. Peut-être tromper la solitude, également, ou apprendre comment on la supporte autrement que par l’abnégation – quoi que cette réponse, cet entrainement, ait une forte probabilité de me déplaire.

Dans tous les cas, le tigre a raison : il faut se méfier des espérances.
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Erl Linden


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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptyLun 29 Mar - 20:24

« Je ne suis du coté de personne parce que personne n’est du mien. » Ces paroles pris de la bouche d’un autre collerai très bien à la petite flamme qui venait de s’allumer dans le regard gris de l’allemand. Enfin cette femme posait carte sur table, ou du moins la posait elle face cachée. Elle avait deviné, pas difficile de savoir comment, c’était un mutant, un jolie mutant mais un mutant tout de même. L’estimation était d’ailleurs plus que précise, bien trop précise pour être honnête et Linden se contenta de rire. Le rire était la meilleure réponse à une jolie femme.

« Vous ne voulez pas connaître la réponse, mais votre compagnie est plaisante. »


Elle écoute à peine ce qu’il dit mais au moins il passe un excellent moment. Jamais il n’aurait pensé passer un moment si agréable avec elle. Malgré tous ses mensonges et sa poudre aux yeux cette fille à un potentiel. De plus elle a réussi à le cueillir à froid ce qui est un exploit en sois et il fallait lui laisser. Allumant une cigarette il reprit une bonne dose de whisky, jamais au dessus du rebord. Il quitta son regard et secoua la tête de droite à gauche alors qu’elle reprenait de plus belle. Éduquer les civils, les civils ne comprendront jamais rien. Il y a un millénaire ils ne s’intéressaient qu’à une chose, leur bétail. Aujourd’hui ils ne s’intéressent qu’à une chose, leur confort. La société tourne en rond et cela ne changera jamais. Gardant la main en l’air, celle qui avait la cigarette en crochet entre le majeur et l’annulaire il lui répondit d’un ton calme.

« Je sais ce que vous voulez faire Fraulein. Vous cherchez des appuis et surtout vous essayez de garder les risques à portée de canon. Je connais les maximes d’antan, mieux que vous même, et il est bien plus aisé de poignarder un potentiel danger gardé en laisse. Je ne mangerais pas de votre pain même si il valait plus que le trésor de Salomon. Gardez vos offres. »

Il n’y avait pas d’agressivité, pas de violence et pas de colère, juste une fermeture brute. Une porte blindé qui ne voulait pas qu’on l’ouvre. Vous savez ce qu’on dit, le premier soir on ne mets pas la langue. Il ne savait pas pourquoi mais cette petite lui plaisait, plaisait beaucoup. Qui qu’elle soit elle méritait peut être son attention. Après un énième verre il remplit à nouveau le siens sans oublier celui de la demoiselle à son coté. La jeune serveuse fit un peu la moue en passant derrière eux mais tout cela était à prévoir. N’était ce pas d’ailleurs le travail de Tessa de jauger, assimilé puis détruire ? Cela se sentait dans sa manière de le regarder, guetté chacun de ses mouvements et de ses rictus et voila cinq minutes qu’il s’en amusait. Faisant craquer sa nuque il vida son verre d’un trait et récupéra un des dessous de verre avant de sortir un très jolie stylo plume de sa poche intérieur et de griffonner quelque chose d’une écriture toute calligraphier faites de plein et de déliés.

« Puisque vous le demandez si ardemment, je vais vous satisfaire. Je ne peux rien refuser à une femme aussi jolie que vous. »

Son regard se porta à nouveau sur elle alors que sa main amoindrie courrait sur le carton. Son sourire n’était pas charmeur mais son regard aurait pu faire chavirer une sirène des légendes.

« Retrouvez moi là bas demain, à l’heure que vous voulez. Demandez Russell Nash. Ce sera bien plus délicat que ce cloaque. »

Après avoir vidé son verre il se permis de se lever et sans véritablement la prévenir inclina largement le front avant de récupérer son briquet et jeter un billet sur le comptoir. Après avoir fait un ou deux pas il se stoppa et mis les mains dans ses poches avant de parler d’une voix claire.

« Si je peux seulement vous demandez une faveur ? Venez sans artifices, vous devez être bien plus belle sans ces affreuses fioritures qui défigurent votre regard. »

Sans un mot de plus il tourna les talons.
Il y avait deux choses à remarquer. La première était que le billet était de 500 dollars et représentait Charles Summer. La seconde était la belle écriture sur le carton.

« Russell Nash, Hudson Street, entrez sans frapper au premier étage. »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptySam 3 Avr - 13:30

Je ne suis pas un héros

Je ne veux pas connaitre la réponse à ma question, me déclare celui qui ne veut pas y répondre et le fait ainsi. Le corps répond souvent d’abord, les mots ensuite et les paroles enfin. Quant à ma compagnie comme plaisante, cela maintient mon sourire : d’ordinaire, personne n’aime se faire analyser, "disséquer" comme l’a qualifié l’une des rares amies de Lady Tessa Hartley. Peu ordinaires sont les personnes à pouvoir renvoyer l’analyse. Le tigre en est.

Tigre qui n’apprécie guère la décision prise envers New York, y répondant après l’allumage d’une nouvelle cigarette et le partage d’une odeur désagréable. Il sait ce que je veux, je sais. Je garde mon fin sourire. Je veux ses capacités dans mon camp, pour qu’elles soient correctement employées et contrôlées. Je cligne doucement des yeux. Il connait les maximes mieux que moi, je n’en doute pas. Il anticipe la trahison, je ne réagis pas. C’est un possible, comme bien d’autres.

« Je ne mangerais pas de votre pain même si il valait plus que le trésor de Salomon, répond-il avec un calme froid et, d’une certaine manière, professionnel. Gardez vos offres. »

Tout en gardant les deux mains sur le verre de whisky, je me redresse pour m’adosser au dossier de la chaise. Mon sourire, lui, s’est effacé. Physiquement, mon intérêt retombe. Physiquement, je signifie que j’ai compris. Sans doute saura-t-il lire dans mon regard que, derrière tout cela, il y a une temporalité différente. Mes verres sont témoins de cela. Le premier, de bière, correspond au premier sujet : le passé, la femme aimée, la faille dans le blindage. J’ai titillé celui-ci afin de favoriser l’apparition de la seconde boisson, donc du second sujet, auquel je m’accroche fermement : le futur, le tigre, la "coopération". Oui, je m’oppose encore à son blindage mais je pense avoir réussi à m’y ancrer. Je ne suis plus à l’extérieur, à défaut d’être totalement à l’intérieur. Je dirais même que je ne suis pas tolérée, plutôt invitée. De plus, là où le tigre vide ses verres les uns après les autres, je lampe le mien petit à petit. J’accepte bien volontiers sa proposition de me le remplir à nouveau, cependant, puisqu’il s’agit de l’invitation suscitée.

Elle se ponctue d’un geste de préparation et d’un autre de lâché prise, me laissant anticiper le jeté à l’eau du tigre ; félin qui nage étonnamment bien et n’apprécie que plus l’élément. Un dessous de verre, un stylo plume d’une grande qualité, une écriture d’une expertise artistique et finalement un nom, un lieu, une consigne. Mon sourire revient, exprimant la gratitude cette fois et dissimulant l’absence de surprise ; trait qui me caractérise de manière générale, quoi que le tigre ait réussi l’exploit de me surprendre avec son âge et son histoire d’amour. Mes anticipations ne les avaient pas incluses. Pourtant, elles incluent beaucoup de hors sujet dans des temporalités éloignées et hors de propos ; certains étant d’ailleurs évalués plus probables aux mots et au regard du tigre. Je ne pourrais rien lui refuser cette fois-ci non plus, tant par calcul intellectuel que par attirance émotionnelle. J’en serais presque à replacer une mèche de cheveu derrière une oreille si je n’avais pas verrouillé mon buste en saisissant mon verre des deux mains, évitant qu’elles baladent au naturel.

« Retrouvez moi là-bas demain, à l’heure que vous voulez. Demandez Russell Nash. Ce sera bien plus délicat que ce cloaque. »

J’acquiesce lentement. Tout aussi lentement, je le regarde finir sa consommation. Se relever. Me saluer de la tête. Récupérer sa propriété d’une Allemagne que l’on tend à oublier à cause des événements qui l’ont suivie. Payer d’un billet retirés de la circulation en 1938, indice de réserves financières aussi anciennes que fournies. Partir, non sans un dernier mot. Une faveur. Tout aussi lentement, je le regarde partir. Je déglutis.

Je regarde mon reflet dans le verre, dans l’alcool. Je le finis d’un cul sec. Ça brûle. Ça passe.

Le jeu est lancé.

Mon regard dévie sur la bière. Sa symbolique. Dois-je la boire ?
***
Des fragments du verre du tigre, brisé par la maladresse de sa compagne d’un soir suite à son départ et récupérés discrètement par ladite compagne, reposent dans un sachet plastique. Je les emmènerai prochainement au Quartier des Veilleurs pour analyse d’empreinte digitale et ADN. Les probabilités que celles-ci identifient effectivement Russel Nash sont faibles, principalement puisque l’antiquaire d’Hudson Street est la fausse identité de Connor MacLeod dans le film Highlander de Russell Mulcahy. Cela n’empêcherait pas une identité civile mais, considérant mes connaissances du tigre, a offert bien des pistes de recherches. La présence de mutants depuis l’aube des hommes est connue des X-Men, alimentant la thèse d’une espèce à part de l’Homo Sapiens Sapiens. D’après la piste du tigre, il est possible que l’un des jeux desdits immortels soit de s’entretuer ; via décapitation ce qui, dans le doute, est un bon moyen de neutraliser quoi que ce soit. Quand au prix qu’un éventuel dernier immortel recevrait, c’est sans doute la pleine et entière influence sur des sociétés qu’il aura vu naitre et verra disparaitre. Evidemment, tout cela n’est qu’hypothèse déduite à partir d’un film dont je n’avais pas connaissance avant les recherches sur Russel Nash. Le degré de fiabilité est plus que limité. Cependant, mon vrai problème n’est pas là.

Adossée à mon canapé-lit plié en la première position, je regarde de part et d’autre de mes cuisses.
D’un côté, le masque doré couvrant du front aux joues tout en laissant libre la bouche et les narines.
De l’autre, les lunettes aux verres rouges et à la monture épaisse métallique.
Au coin de mes yeux, les marques noires en forme de larmes, contournant les pommettes pour couler sur les joues.

"Venez sans artifices, vous devez être bien plus belle sans ces affreuses fioritures qui défigurent votre regard" ; il parlait des lentilles, regrettables palliatifs à mon incapacité à manipuler l’épigénétique de mon corps pour retrouver les yeux verts d’une enfance dont je ne me souviens pas mais qui ont été associé à l’identité de Diana Fox ; Britannia. Il ignorait que le maquillage à vocation "naturel" cache les traces d’une mésaventure conséquente de risques similaires à ceux que je vais prendre face à lui.

Je contemple les futurs possibles pour essayer d’estimer quelle identité, quel degré de dévoilement, je dois risquer pour maximiser les chances d’arriver à mes fins. Jusqu’où le jeu en vaut-il la chandelle ? Comment limiter la brulure ?

Mes yeux se ferment. Mes mains se posent, simultanément, sur les deux objets liés aux deux alter-égos.
***
J’inspire puis rouvre les yeux, bleus. L’intérieur du taxi est teinté de rouge et de réalité augmenté, les Cyberlunettes reposant sur mon nez. L’extérieur du taxi montre Hudson Street. Je connais la rue, ayant eu le temps d’espionner à loisir en parallèle de mes autres activités. Le véhicule s’arrête à l’adresse. D’une main, dont le gant noir remonte jusqu’au biceps, je pousse la porte. De l’autre, je tends une carte bleue afin de payer la course. Toutes deux m’accompagnent lorsque je pose une new rock sur le bitume, rapidement suivie de sa jumelle. Après que la première ait tenu le trench-coat noir pour que la seconde dépose son objet dans une poche intérieure, elles s’en vont dans les poches de mon jeans. Un petit vent s’heurte à ma peau, tant entre le ras-de-cou et le débardeur, noirs, que sur mes joues scarifiées, et secoue les favorites destinées à m’adoucir le visage à défaut de pouvoir en faire de même de l’épais chignon à l’arrière de ma tête, tous les cheveux étant noirs.

Alors que la voiture derrière moi rejoint la circulation, j’observe les fenêtres de l’autre côté de la rue et enregistre ce que j’y vois, les caméras miniatures de les Cyberlunettes activées.

J’entre finalement dans la tanière du tigre de la manière dont il me l’a demandé : en demandant Russell Nash puis en entrant sans frapper au premier étage.
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptySam 3 Avr - 15:37

Linden sourit légèrement sur le chemin du retour. Que pourrait bien faire cette jeune femme une fois son départ consommé ? Finir les bouteilles, récolter divers échantillons, parler avec la jolie serveuse, tourner un peu en rond ? Utiliser tous les attraits de la technologie est un défaut fâcheux quand on recherche la vérité selon lui. Malgré toutes les ressources en sa possession elle ne trouvera pas grand-chose ou plutôt si, Russell Nash est bien le personnage du film de 1986 mais il est également l’identité d’un antiquaire de Hudson Street. Vous savez ce qu’on dit, plus un mensonge est gros mieux on y croit.
Ce qui est fantastique c’est le sens de l’adaptation des humains. Malgré tout ce qui se passe dans cette ville et les violences qu’elle a pu avoir la vie suit son cours de manière plus ou moins classique. Les foules sortent des boulangeries, des cafés et des dinners comme si rien n’avait changé. On veut aller à son travail, trouver la bonne place de parking, gratter quelques instants accoudé au comptoir. La Porsche 356 grise tourne à l’angle et se gare devant un bâtiment de plusieurs étages ou une simple plaque devant l’entrée indique « Antiquités ». Erl sort de sa voiture et réajuste sa cravate avant de pousser la porte de la boutique et de faire un signe à l’employée qui s’affaire derrière son bureau.

« Tu en as mis du temps Friedrich. Tu m’as dit que tu repasserai la semaine prochaine il y a quoi ? 40  ans ? »


Erl sourit un peu et allume une cigarette après l’avoir prise dans ses bras. C’est une femme d’une soixantaine d’années. Blonde autrefois elle a maintenant des cheveux argents mais il la trouve toujours aussi belle. Grande, fine, dans un corsage blanc et une jupe noir, ses escarpins vernis ne la dérange plus. Caressant un peu sa joue il lui sourit, de manière franche et honnête. 

« Nouchka...tu sais bien que c’est mon père qu’on appelle Friedrich...et puis tu n’as pas reçu l’avis du changement de propriétaire ? »

Elle sourit à son tour et se blottit contre le colosse, passant ses bras autour de son dos et respirant à plein poumons cette odeur de tabac qui lui était si proche et pourtant si étrangère. S’écartant légèrement il garda sa main sur sa joue et caressa un peu sa peau de son pouce. Elle était toujours aussi belle. Fidèle parmi les fidèles elle était la seule vivante connue qui savait presque tout de lui, du moins sur le dernier demi-siècle. Après une dernière étreinte elle s’écarta et repris d’une voix douce en se dirigeant dans l’arrière boutique pour préparer un café.

« Tu aurais pu tout de même passer voir les enfants, ils leur tardent de connaître leur grand-père tu sais ? »

Erl eu un léger pincement au coeur. Il savait qu’elle avait eu deux enfants, ils devaient avoir plus de trente ans à présent. L’idée même de se savoir grand-père, ne serait que d’adoption, lui faisait plaisir. Il resta un peu penaud tout en regardant les vitrines remplies d’artefacts aussi divers que variés s’étalant du XVIIème siècle à nos jours. Des miroirs, des boîtes en marqueterie, des armes blanches, des chaises ouvragées, le tout impeccablement rangé. Ses jambes le portèrent jusqu’à la porte de l’arrière boutique et à peine avait il passé le seuil que Nouchka lui donnait une tasse fumante, l’odeur du rhum dans la vapeur lui fit sourire et sans attendre elle lui fixa une cigarette entre ses lèvres pour l’allumer avec un briquet similaire au sien mais dépourvu de toute gravure.

« Je ne suis pas leur grand-père tu le sais bien Schatz, ils ne comprendraient pas ma situation. Il n’y a que toi qui peut comprendre ce genre de choses. »

Nouchka eu un sourire et après avoir bu un peu de son propre café elle s’installa sur un fauteuil Louis XV pour lui faire un topo de tout ce qui s’était passé. Otto l’aîné avait réussi son doctorat en histoire de l’art, il était devenu le spécialiste de l’enluminure médiévale au musée du Louvre alors qu’Elizabeth se contentait d’un titre de professeure à Princeton. Ils avaient eux même des enfants, que le temps passe vite. Après une bonne demi heure de conversation Linden posa sa tasse de café vide sur la commode.

« J’ai été désolé de la mort de ton mari Nouchka, il ne méritait pas une telle agonie. Je l’aimais bien ce type. »

Elle ne répondit pas mais lui renvoya un regard compatissant de ses yeux azurs en faisant un petit geste de la main où l’alliance dorée brillait toujours.

« Tu n’as rien changé à l’étage ? »

Elle rit un peu et alla récupérer le récipient vide pour le mettre dans l’évier.

« Evidemment que non, tout est comme tu l’as laissé il y a quarante ans. Quand tu m’as dit que tu revenais dans la semaine j’ai juste fait le ménage et préparé ta chambre. Je suis heureuse de te voir tu sais ? »

Il ralluma une cigarette et secoua légèrement la tête comme pour lui signifier qu’elle était fantastique, ses yeux gris se perdant dans ses yeux bleus.

« Une femme va venir tout à l’heure, elle demandera à voir Russell Nash, qu’importe son apparence tu l’as fait monter par l’ascenseur de service d’accord ? Elle ne t’embêtera pas. »

« Ce n’est pas pour un de tes contrats j’espère ? »

Erl soupira et la rassura de sa voix calme.

« Non, ne t’inquiète pas, tout ira bien. »

***

C’est une femme bien différente qui passa le seuil de l’ascenseur, le vestibule donnait le ton, des murs couverts de tableaux de la renaissance laissait fleurer une vieille maison de maître mais dès le portique passé il n’en était rien. Une large salle respirait l’odeur de la lavande. Les larges fenêtres aux rideaux légers qui laissait traverser la lumière du matin pour mettre en valeur les différents trophées qui décoraient les murs. De multiples panneaux de bois aux couleurs des armes de différentes familles. Sur quelques étagères qui embrassaient le plafonds étaient rangés l’un sur l’autre des couvertures de cuir alors que sur un pupitre était posé un sacramentaire à la couverture d’ivoire. Tout respirait le passé et mis à part le coin opposé de celui où se trouvait le portique il n’y avait pas de table. Au bout du mur se trouvait une porte et dans son alignement un tourne disque laissait s’échapper des notes de blues discrète. Une cheminée monumentale complétait le décor mais aucun feu n’y brûlait. Un verre de scotch à la main le vieil allemand avait laissé tombé la veste et sa chemise était relevée au dessus de ses coudes, à coté du tourne disque brillait un .44 argenté dans son enveloppe de cuir.

« Bienvenue Britannia, je me suis permis de vous servir un verre, Nouchka ne vous a pas causé de trouble ? J’ai pris la liberté de vous servir un verre, ça ne vous dérange pas j’espère ? Evidemment vous pouvez vous mettre à l’aise, nous devons discuter tous les deux. »


Il récupéra un verre en cristal à coté du revolver et s’avança pour lui tendre, restant à distance d’un bras. Une fois la main libérée il entrechoqua son verre au sien et respira un peu les effluves du liquide bruns et y trempa les lèvres. Dieu qu’il aimait cette sensation de légère brûlure au parfum de tourbe. Il releva les yeux et analysa le visage qui lui faisait face. Il avait raison, les yeux bleus lui allait beaucoup mieux.

« Je vous en prie, vous pouvez déposer vos lunettes, vous ne risquez rien ici et je ne suis pas un grand adepte de la technologie. »


Il lui tourna le dos et réajusta un des panneaux de bois au plafond avant de s’adosser au mur. Sur le parquet impeccablement ciré on pouvait distingué quatre traces qui laissaient penser qu’une table trônait au milieu de la pièce avant son arrivée. La table était maintenant collée au mur. Sur le mur qui faisait face aux fenêtres une belle collection de lames de toutes sortes reposait. Un superbe katana à la poignée blanche côtoyait un glaive romain, toutes étaient originales cela ne faisait aucun doute.

« Si vous connaissez Jäger c’est que vous savez que si je vous voulais du mal vous seriez déjà morte ou je serai déjà loin. Parlez franchement, qu’est ce que vous voulez à un vieillard tel que moi ? »


Toujours adossé contre son mur, à distance de son revolver il la regardait dans les yeux. Ses mains massives jouaient avec un sabre de cavalerie du début du XIX ème siècle, un sabre de hussards, un liséré d’or décorait la poignée et une dragonne jaune oscillait doucement.
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Tessa Hartley


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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptyMar 6 Avr - 20:49

Je ne suis pas un héros

Antiquités.

Cette plaque a un double sens. Je n’y réagis pas, cependant. Je pousse la porte et en franchi le seuil. En un dixième de seconde, mes yeux lisent la pièce comme la personne qui s’y trouve. Soixantenaire, décolorée, vêtue d’un corset et d’une jupe à l’opposition achromatique. Fille adoptive ? Naturelle ? Fausse piste ? Le film favoriserait la première option mais la physionomie m’intéresse plus. Traits héréditaires, profil morpho-psychologique, en plus du style vestimentaire suscité. Elle n’a pas commencé à m’adresser la parole que j’ai terminé avec elle comme le décor autour. Mes yeux dissimulés s’en viennent vers les azurs, mon visage se tournant vers l’hôtesse d’accueil pour expliciter une attention pourtant partagée au sein des fenêtres de réalité augmentée.

Continuant ma marche, je sors de la poche intérieure de mon trench-coat le dessous de verre marqué de la belle écriture. Le laisser-passé présenté pour ce qu’il est, je me laisser guider jusqu’à un ascenseur que je prends seule, moyennant un remerciement de la tête.

Dans la solitude de la boite, je clos un instant les paupières et inspire. Il y a tant de possibles sur ce qui va suivre. La sonnette retentit. Les yeux s’ouvrent. Les portes aussi.

Le vestibule est décoré à la manière des manoirs d’antan, avec une période renaissante dans les œuvres que je ne parviens toutes à identifier, mais la salle au-delà le dément. Parfum de lavande, probablement du lavandin, lumière naturelle et léger blues sont un arrière-plan sensoriel pour des armoiries variées possiblement toutes liées à son histoire personnelle à travers l’Histoire de l’Europe, des bibliothèques comme celles qui s’héritaient autrefois les gens de la classe sociale suscitées comme ceux les ayant remplacés et des meubles tout aussi anciens. Rien ne saurait égaler le maitre des lieux, un verre d’alcool à la main et une chemise à la cool. L’arme à feu qui accompagne le tourne disque m’arracherait presque un sourire. S&W Model 29, apparu en 1955, amélioré jusqu’à 1994, cessé d’être produit entre 1999 et 2007 moyennant une édition limitée en 2006 pour les 50 ans. Puissant. Lourd. Lent. Trop peu de munitions.

Je ne réagis même pas au nom de Britannia, ni à la permission que s’est accordé Russel Nash, ni à la question concernant la soixantenaire d’au-dessous. A la répétition concernant le verre, accompagnée d’une question cette fois, je déduis l’importance accordée au geste et la symbolique qui s’y rattache. Je peux me mettre à l’aise pour notre discussion et reprend donc mon avance souple mais régulière. Le verre provient d’à côté du révolver. La signification plisse légèrement mes lèvres.

« Elles semblent sympathiques, réponds-je comme on énonce un fait tout en ôtant mon manteau, dévoilant fort peu de peau malgré tout. Toutes les deux. »

Je plie la veste sur un avant-bras tandis que je m’arrête pour récupérer l’invitation alcoolisée. Le toast est fait les yeux dans les yeux, même si on pourrait en douter considérant la dissimulation des miens. J’approche ensuite le verre de mon visage pour le sentir. Scotch, robuste et affirmé ; probablement originaire des Highlands, afin de continuer dans les références. Je le goute, afin d’accepter l’invitation. Les probabilités qu’il contienne plus que ce qu’il semble, de l’alcool, et symbolise, l’invitation, sont faibles. Je prends donc le risque. Le goût, et la brûlure, sont incomparables avec ceux d’hier soir.

« Je vous en prie, vous pouvez déposer vos lunettes, reprend-t-il, m’amenant à saisir de ma main encombrée du trench le pont et les micros-enregistreurs qu’il contient pour les ôter et replier les branches sur mon plexus avant de les laisser pendre sur mon débardeur ; l’image sera donc en portrait, non en paysage. Vous ne risquez rien ici et je ne suis pas un grand adepte de la technologie. »

L’attention de Russel Nash se détourne tout autant que lui. Un détail du décor est corrigé et le décorateur de cadre s’installe dans celui-ci. Il a préparé le lieu spécialement pour moi, ayant déplacés certains meubles pour mieux contrôler l’espace ; les traces de différence de cirage en témoignent, entre autres choses. La collection de lames au second plan ressort d’autant plus qu’elle est savamment exposée à la lumière, les deux clous de la collection semblant être un glaive d’époque et un katana plus récent et significatif dans les pistes liées à Highlander. Sans doute l’original du film, d’ailleurs. Immobile, j’observe cela d’yeux plus rapides qu’ils ne devraient pouvoir l’être.

Si je connais Jäger, c’est que je sais que s’il me voulait du mal je serais déjà morte et/ou il serait déjà loin. Voilà qui m’adoucit le visage.

« Parlez franchement, qu’est-ce que vous voulez à un vieillard tel que moi ?

- J’essais de trouver des appuis et de garder les risques à portée de canon, vous l’avez déjà déduit. »

Face à lui dans des chaussures plates, je mesure 91.05% de sa taille pour environ 62.50% de son poids. Pourtant, la peur du soir précédent ne transparait plus. J’ai retiré les artifices, ce qui inclus chez moi bon nombre d’expressions émotionnelles inutiles. La peur est utile, puisqu’elle permet l’instinct de survie, mais l’intelligence et la préparation sont de meilleurs remèdes que le courage. Russel Nash a explicité des raisons de ne pas le craindre et il y en a d’autres que je tais.

« Pour accomplir ces objectifs, vous recruter au sein du service du maintien de la paix citoyen, que le marketing a décidé de nommer "héros", est une solution efficace. »

Dangereuse, puisqu’elle me place potentiellement en porte-à-faux éthiquement comme vis-à-vis de la dissimulation d’informations, mais efficace, puisqu’elle transforme un danger élevé en atout moyennant qu’il ne déraille pas ; ce à quoi les garanties liées à ma survie peuvent être employées.

« Parallèlement, vous cibler ou cibler vos éventuels employeurs peut permettre d’obtenir des soutiens et limiter, voire nullifier, les risques. »

Sur de nombreux points, cette solution est plus dangereuse que la précédente. A mon grand damne, les meilleures compétences humaines sont très vite dépassées par la technologie et la mutation ; deux choses que les Héros de New York savent mettre à profit, probablement mieux que Russel Nash dont les pouvoirs sont utiles mais limités et l’appréciation de la technologie a déjà été énoncé.

« Enfin, la compréhension de l’absence d’intérêt d’une destruction mutuelle en cas d’opposition entre nous est également un moyen d’accomplir le plus important : limiter les morts. »

Sur tous les points, cette solution est la moins dangereuse. Le défaut de la précédente est justement d’arriver à la destruction mutuelle, la placer aux centres des enjeux et l’expliciter comme tel permet de mieux l’éviter qu’un jeu du chat et de la souris où le gagnant ne sera que temporaire.

« Vous vouliez ma franchise, vous l’avez. Maintenant, il reste à savoir ce que vous allez en faire. »

La franchise n’empêche pas l’omission mais ce qui est tue est hors de propos. Je ne suis pas certaine que l’inquiétude de Nouchka envers moi, pour lui, change grand-chose à son sentiment de solitude ; après tout la soixantenaire reste-t-elle mortelle, les possibilités qu’il la voit disparaitre étant largement supérieures à l’inverse. Quand au savoir de comment on fait face à ce sentiment, voire de comment on noue de réels liens malgré les mensonges… c’est, comme dit, hors de propos. Un enjeu personnel. Secondaire.
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Erl Linden


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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptyVen 9 Avr - 4:37

Il joue. Elle lui promet la future guerre du siècle et lui ne fait qu’une chose, il joue. Il l’écoute certes mais il s’en fiche. Des appuis, des combats, des destructions, que connaît elle de ces choses là, la lames qui dort dans ce fourreau a vu plus de bataille qu’elle n’en verra jamais. Cette femme, elle, ne connaît pas la guerre. Au moins il fallait reconnaître une chose, elle avait été honnête. Sans la regarder, passant ses doigts sur la poignée et titillant la dragonne du bout des ongles il entendait. Chaque vibration, chaque impact sur les syllabes étaient vrais, il n’y avait aucun doute mais aujourd’hui Jäger était fatigué. Le tigre était éreinté de ces combats, de ces contrats, de ces humains, si ils devaient s’entre déchirer pour quelques mutations au moins cela changerait des soucis d’argents, des divinités, des territoires. Il reposa le sabre sur ce qui semblait être un râtelier d’armes et sorti un paquet de cigarette pour en allumer une. Reposant son regard sur elle il pinça légèrement les lèvres et prit la cigarette entre son annulaire et son majeur de la main droite.

« Que vais-je en faire ? Je vais vous répondre tout de suite. Rien »


Le dernier mot avait sonner comme un couperet. L’acier de ses yeux était aussi affûté que celui de ses mots. Il n’y avait strictement rien à dire, ni plus ni moins.

« Vous dites chercher des appuis. Mais un appui est fait pour apporter de l’aide. »


D’un trait il termina son verre après l’avoir pris en main et se dirigea vers le tourne disque et ouvrit le meuble qui avait abritait une carafe de cristal finement ciselé. Il entreprit de se servir à nouveau de manière généreuse. Il leva le diamant et le disque se freina de lui même, s’arrêtant complètement. Il se retourna il s’appuya sur le meuble.

« Ce sont des soldats que vous chercher et les soldats font la guerre. Vous avez beau vous appeler Héros, Héroïne, justicier, cela ne change rien. Je n’ai que faire de vos luttes, de vos idéaux ou mieux de vos capacité. »


Il trempa ses lèvres dans le scotch et apprécia quelques seconde l’arrière bouche du breuvage, juste avant de la couvrir avec celui du tabac qui emplit ses poumons. Son regard s’arrêta sur son thorax, pourquoi amener ces lunettes, pourquoi tout analyser, pourquoi le chercher lui, elle sait déjà qu’il restera neutre. Il garda le silence un long moment, observant chaque mimique, cette femme était belle, elle devrait profiter de cela au lieu de s’engager dans des combats chimériques.

« J’ai vu nombre de guerres, de combats, de batailles. Je pense, sans trop m’y risquer, pouvoir dire que je suis l’être qui a plus fait couler le sang sur cette planète. J’ai parfois seulement regardé, parfois j’ai pris parti pour l’un ou l’autre camp, ce n’a jamais été le bon pour un certain point de vue. »


Un verre de plus de fini, seules quelques gouttes veuves de leur âme sœurs se battent en duel dans son verre. D’un pas lent il laissa le revolver sur le meuble et s’avança vers la jeune femme. Elle, analysait la taille, le poids, les probabilités, alors que la réalité était simple, il jouait à domicile. Il était à moins d’un mètre maintenant et d’un geste souple il prit le verre de la dame entre ses doigts et le posa sur le linteau de la cheminée ce qui l’obligea à presque se coller à elle. Il voyait très bien les verres des binocles qui n’en était pas vraiment, d’ici il pouvait respirer l’odeur de son épiderme et quelques cheveux curieux et solitaires caressaient sa joue meurtries alors que sa voix grave murmurait à son oreille.

« La destruction mutuelle ça n’existe pas Mademoiselle Britannia, ou qu’importe votre nom, qu’est ce qui m’empêcherait de vous briser le cou dans l’instant ? Rien du tout. »

Brusquement il s’écarta et s’avança dans la pièce en écartant les bras d’un geste assez théâtral.

« Vous voyez cela ? Ce n’est qu’un millième de ceux que j’ai pu voir, aimer, désirer ou connu. Croyez vous vraiment que je vais travailler pour vous ? Évidemment que non. Je suis seul et croyez moi je vais le rester. »

Il fit un tour sur lui même et écarta à nouveau les bras dans sa direction.

« La seule question qui vous taraude c’est si je vais nuire à votre entreprise, la réponse est clairement non mais je me demande qui d’autre écoute ce que vous enregistrez avec vos lunettes. »


Un revolver sur un meuble, tellement facile à voir, tellement aisé à reconnaître. Une vieille hache posé à plat sur une table qu’on vient de déplacer, personne n’y fait réellement attention. Cette hache à présent était dans la main droite du vieil allemand. C’est en se retournant qu’il l’avait saisi alors que le miroir en face de lui lui permettait de garder un œil sur son hôte.

« Je ne vous veux pas de mal Britannia, ou quelque soit votre nom, mais j’ai besoin de savoir pourquoi je devrais croire que vous n’êtes pas ici pour m’espionner. Je suis sur cette terre depuis plus longtemps que le Christ et croyez moi depuis ce temps j’ai eu le temps de me méfier des gens qui veulent seulement me connaître alors dites moi pourquoi vous êtes ici ou votre jolie crâne le vivra mal. »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptyVen 9 Avr - 17:37

Je ne suis pas un héros

L’amusement est présent, quoi que je ne puisse confirmer si j’amuse Russell Nash ou s’il s’amuse seul. Le tigre tourne, néanmoins. Fauve en cage ou en chasse, difficile à dire là-encore. Il touche un objet et regarde des souvenirs, les siens, les miens, peut-être même ceux d’êtres dont je ne douterais jamais de l’existence. Il répond à ma question avec la course d’action la plus probable, quoi qu’il le fasse avec ses mots. J’analyse les mots. J’analyse les paroles. J’analyse les gestes.

Je suis analysée, également.

Je ne cherche pas des appuis. Un appui est fait pour apporter de l’aide. Voilà qui, sans me surprendre, me laisse chercher les sous-entendus dans les futurs possibles et réanalyser rétrospectivement ma démarche : pourquoi perçoit-il que je ne cherche pas des appuis ? La question est plus difficile à répondre que ce qu’il pense que je cherche. J’ai des hypothèses pour cela, bien plus vite qu’il ne vient à confirmer l’une d’entre elles. La consommation d’alcool le ralenti, même si elle est bien moindre que d’apparence considérant sa résistance biologique. La musique est arrêtée, illustrant le changement d’ambiance amené par sa recherche de vérité et ma franchise partielle la concernant. Je regarde tout cela, prête à réagir le temps que je perçoive ce qu’il sort du meuble, puis reste immobile et considère ce qu’il dit.

Je ne cherche pas des appuis. Je cherche des soldats. Les appuis apportent de l’aide, les soldats font la guerre. Nous avons "beau nous appeler Héros, Héroïne, justicier, cela ne change rien". Je souris avec douceur, un amusement amer dans le cœur.

Le tigre n’a que fait de mes luttes, de mes idéaux ou de mes capacités. C’est là son erreur. Mon avantage. Je lui reconnais néanmoins avoir raison sur le fait qu’il n’y a guère de différence, pour moi, entre un appui et un soldat. Ce qui peut être un problème, notamment considérant les égos et l’indiscipline des collègues que je suis amenée à rencontrer dans le domaine de la sécurité civile. Ce qui est une explication sur la question de ma vie, posée à feu Charles Xavier et tue ici. Une de plus.

Le silence.

Le face à face.

Le tigre me détaille. La poitrine… ou plutôt les Cyberlunettes qui y pendent. Le visage, au-delà des yeux et sans s’arrêter sur les marques qui en coulent. Il observe. Il réfléchit. Il agrémente cela du mouvement de la boisson et de la fumette.

Pour ma part, je reste immobile. J’observe, sur ce temps comme sur les autres. Je m’ennuie un peu. Je me tourne vers le passé, vers le bar où Diana et le tigre se sont rencontrés. Où elle a trouvé une faille dans son blindage, que j’exploite à présent. Je me dis que, peut-être, la faille était réciproque. Je me dis aussi que Diana est plus disposée à se lier que moi. Lady Tessa l’est également. Je me dis bien des choses et en observe encore plus, dont beaucoup partent en poussière avant même d’avoir eu une chance d’exister. C’est toujours ainsi. Qu’importe le nombre de possibles, un seul se réalise.

« J’ai vu nombre de guerres, de combats, de batailles, reprend le tigre avant de mettre en avant une nouvelle fois l’assurance des siècles passés. Je pense, sans trop m’y risquer, pouvoir dire que je suis l’être qui a plus fait couler le sang sur cette planète. J’ai parfois seulement regardé, parfois j’ai pris parti pour l’un ou l’autre camp, ce n’a jamais été le bon pour un certain point de vue. »

Il n’y a pas de bon camp, seuls les vainqueurs peuvent se légitimer ainsi. Tout le reste, même leurs soldats, sont des perdants. Non des vaincus, des perdants. A ce titre, le tigre est peut-être le plus grand perdant de l’Histoire. Cela étant, il est assez improbable qu’il en soit son plus grand meurtrier ; chose qui n’est pas aussi intéressante que le fait qu’il se pense ainsi. Il n’y a pas de fierté dans ses paroles, seulement de la fatigue.

Une fatigue qui s’avance vers moi. Une fatigue qui récupère ce qu’elle m’a offert. Une fatigue qui me fait face, proche ; très proche. Trop proche. Mon verre, guère entamé, s’en va en compagnie de sa main alors que les doigts de la mienne se referment. Mon corps, plus entamé, s’en vient vers celui du tigre. Son odeur n’est pas perceptible avec le tabac qui la dissimule, comme son haleine trop alcoolisée. Ses yeux sont toujours là, gris, métallique. Ils me surplombent. Je leur fais face. Le regard vert de Britannia me manque. Le regard charmeur du tigre aussi.

« La destruction mutuelle ça n’existe pas Mademoiselle Britannia, ou qu’importe votre nom, qu’est ce qui m’empêcherait de vous briser le cou dans l’instant ? Rien du tout. »

Je tends le cou pour fixer le tigre, le mettre au défi. J’anticipe sa tentative, douée de l’expertise humaine mais lente de la transmission bioélectrique humaine également. La larme de cristal de cette situation chute jusqu’à une table de verre et se brise sur celle-ci en un grand nombre d’autres situations où les coups s’échangent ; des coups plus ou moins probables. Dans les reflets de ses fragments de cristaux, de nouvelles situations. Dans les reflets du verre, une mise en abime. Au-dessus de la table, l’arborescent chandelier aux pendentifs de cristal, plus ou moins gros. Les autres possibles.

Russell Nash est le premier à se détourner, sans surprise. Il mène la danse et je le regarde faire. Nous allons à son rythme. Il joue et s’amuse. Je ne suis malheureusement pas assez expressive pour lui donner le public qu’il mériterait. Je n’ai pas eu peur l’instant précédent. Je sens néanmoins une pointe de tristesse au relâchement. J’ai mes hypothèses quant à ses origines. Il faut jour pourtant. La noirceur de certaines est hors de propos.

Je vois cette pièce. Ses détails. Ses sous-entendus. Ces pistes qu’elle lance et que le tigre illustre. Un millième de ce qu’il a pu voir, aimer, désirer ou connaitre. J’analyse. Je prévois. J’agis. Je suis seule, moi aussi. Je n’ai pas vu, je n’ai pas aimé, je n’ai pas désiré, je n’ai pas connu ce millième. Je suis seule. J’ai seulement l’intention d’y remédier. Que le tigre travaille pour moi est une possibilité, d’une probabilité variable, mais ce ne serait pas une solution à mon problème. Ce serait un soldat, selon ses propres mots. Je ne suis pas un soldat. Je suis une intelligence.

« La seule question qui vous taraude c’est si je vais nuire à votre entreprise, la réponse est clairement non mais je me demande qui d’autre écoute ce que vous enregistrez avec vos lunettes. »

J’appose mes bras au niveau de mon ventre, au-dessous de mes lunettes, afin que mes paumes viennent l’une contre l’autre en un applaudissement aussi muet qu’immobile. J’observe le tigre récupérer une arme de lancer moins grossière qu’un révolver, dans sa capacité à également construire et non seulement détruire. Aucun de nous ne perd l’autre du regard et je le laisse se mouvoir sans plus bouger.

Le tigre réitère qu’il ne me veut pas de mal, que cela soit pour me convaincre ou pour se convaincre, tout en signifiant qu’il n’hésitera pas à m’en faire. Je comprends le raisonnement, voire le sentiment. Légitime défense, la légitimité étant à prouver comme toujours.

Le tigre a besoin de savoir pourquoi il devrait croire que je ne suis pas ici pour l’espionner. Avec la franchise précédente, la réponse risque de fortement l’amuser.

Le tigre est sur cette terre depuis plus longtemps que le Christ, par le nom duquel il jure sans jurer, et il a appris à se méfier des gens qui veulent "seulement le connaitre" sans arrière-pensée.

Le tigre veut que je lui dise pourquoi je suis ici "ou mon joli crâne le vivra mal".

Imaginez un tigre. Solitaire, il chasse au levé et au tombé du jour. Dissimulé par le terrain, il approche sa proie à l’affût et l’attaque par le côté ou par l’arrière. Si la bête est petite, il la tue en lui brisant les vertèbres cervicales. Il m’estime donc de cette catégorie. Si elle est grosse, il préfère mordre à la gorge et l’étouffer. Je préfère la première option. Ensuite, il tire la carcasse dans les fourrés pour la dévorer au calme.

Imaginez un tigre. Imaginez un tigre dont l’environnement change alors que lui reste le même. Imaginez un tigre dont la perception des gens change alors que lui reste le même. Peut-il réellement rester le même ?

Imaginez un tigre. Imaginez un tigre qui a survécu à tout ce que les hommes lui ont fait et à tout ce que lui leur a fait. Imaginez ce titre qu’un homme viendrait chercher à domestiquer ensuite.

Imaginez comment cela se passerait. Comment cela pourrait-il se passer autrement ?

« Je récolte des informations. Cela inclus l’espionnage, la tentative de vous comprendre, une naissance d’empathie… »

Je tourne légèrement la tête, gardant le tigre dans mon champ de vision mais récupérant le verre qu’il m’a offert. Mon geste est d’une étonnante précision pour quelqu’un n’ayant pas son attention fixée sur l’objet qu’il veut saisir. Après un soupir nasal, je fais un pas en avant ; lent, doux, histoire d’éviter l’engagement précoce.

« Vos connaissances en technologie doivent être à l’origine de votre dépréciation. Peu sont ceux à pouvoir déduire que le pont nasal contient un système d’enregistrement audiovisuel. Reste à déterminer l’utilité des branches, comme celle des cercles et de leurs verres. »

Quoi que prête à m’arrêter si cela m’est demandé, qu’importe le niveau de volonté ou de politesse dans ladite demande, je continue d’approcher du tigre à mesure que je parle.

« Personne n’a accès aux enregistrements, pour l’instant. Ils sont une garantie. Stockés en ligne, ils ne deviendront pénibles que s’il m’arrive quelque chose. Et ils ne seront pas pénibles que pour vous. »

Nouchka. Je ne suis pas certaine de qui elle est pour Russell Nash mais elle et sa famille peuvent être des dommages collatéraux du tigre. Des points de pression. Après, elle est surtout un test de solitude et d’affect : l’homme qui me fait face n’aime-t-il que des souvenirs morts depuis longtemps ou est-il toujours attaché malgré le temps ? Est-il aussi seul qu’il déclare l’être ?

Je m’arrête. Je fais face, à portée de hache si cela m’a été autorisé. Plus loin si non. La distance ne change pas grand-chose sur mes chances de survie. Les probabilités de me voir vaincre le tigre sont faibles, notamment si l’on implique le faire sans subir de dommages compromettant pour le reste de mon existence, mais celles de réussir à le fuir sont bien plus élevées, incluant le critère primordial suscité.

« Je n’ai pas l’intention de faire du mal. Je n’utiliserai pas non plus ces informations pour vous forcer à coopérer. Elles sont une garantie, en plus de vous caractériser toujours plus comme autre chose que Jäger. »

Sans cesser de fixer les yeux gris, je porte le verre à mes lèvres pour avaler une nouvelle gorgée. Symbolique, toujours.

« Vous n’allez rien faire, cela me va. Vous le ferez car vous ne me voulez pas de mal. Vous le ferez car vous ne voulez pas que je fasse de mal. Car les conséquences n’en valent pas la peine. Troisième option. »

Effectivement, il est possible de considérer que la destruction mutuelle n’existe pas. Cependant, il n’est pas certain que cette hypothèse soit en faveur du tigre. Qu’il ait raison ou tort, j’ai tout de même à méditer sur un point qui me semble bien plus vrai : je ne cherche pas des appuis, je cherche des soldats. Considérant cela, il est probable qu’il vaille mieux ne pas avoir l’un des plus expérimentés de l’Histoire "travaillant pour moi". Qui sait ce que je pourrais lui demander de faire ? Question rhétorique, évidemment.

« Je ne veux pas seulement vous connaitre. Vous avez déduit ce que je voulais, hier. Vous avez eu confirmation, aujourd’hui. Vous avez fait votre choix. »

Je pourrais mettre en avant ma proposition première, laquelle a gagné pour argument le fait que Russell Nash ait lui aussi des raisons de garder les risques à portée de canon désormais ; sans compter celles d’en apprendre plus sur moi, également. Cependant, le faire ainsi axerait notre contrat sur ces bases explicites et elles seraient plus dures à dépasser par la suite. Une entente tacite pourrait évoluer en connivence, elle, même si je ne nourris pas d’espoir que cela arrive. Enfin, je tâche de le faire.

"Il faut se méfier des espérances Fraulein, parfois elles se réalisent" ; cela peut être vrai pour l’entrainement, cela peut être vrai pour tant d’autres choses. Je ne dois pas nourrir d’espoir, surtout dans une situation comme celle-ci. J’évalue, je prévois, j’agis. L’espoir est pour les X-Men. Je suis Sage.

Je ne suis pas un héros.
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptyMar 13 Avr - 16:09

Elle est proche, très proche, trop proche peut être. Elle a repris son verre, elle trempe ses lèvres dedans. Elle s’explique avec la voix la plus calme possible. Pas de chantage, pas de menaces, pas d’agressivité, tout est trop beau pour être honnête. Elle doit déjà penser à un moyen d’atteindre le vieil allemand qui garde sa hache en main. Peu lui importe son attirail technologique, sa capacité à l’évaluer et le jauger il ne compte pas prendre parti dans cette foutu bataille qui se prépare, il vient à peine d’arriver qu’on lui tombe déjà dessus mais toujours à visage couvert, personne ne peut venir clairement et un de seuls qui l’a fait ce n’était pas pour les bonnes raisons. Calmement il caresse le tranchant de son vieil outil et se détourne de la jeune femme. Il n’a ni l’envie ni la motivation pour se battre à ses côtés. Dos à la jeune femme il repose son arme sur la table et claironne de manière un peu trop appuyée pour être honnête.

« Pourquoi n’allez vous pas voir la ménagerie de Charles Xavier ? Son combat est honnête, ses idéaux également, il aimerait sans doute pouvoir compter sur une femme telle que vous et vous n’aurez aucun problème à le rallier à votre cause si celle ci est si noble. »

Sa réponse était tout de même honnête, il avait beaucoup de respect pour ce jeune Xavier. A la différence de lui Erl avait seulement compris qu’il n’y avait aucun espoir de paix entre mutant et humain. Il en avait trop vu. Si la mutation devait un jour ne plus poser de problèmes et bien on en trouverait un autre. Les raisons sont toutes les bonnes quand il s’agit de tuer son voisin ou d’en avoir peur. Il caressa le manche en bois ouvragé et alla rapidement récupéré son verre après avoir glissé le .44 dans le tiroir de la commode. Faisant pencher la bouteille il regarda les vagues brunes se briser sur le verre.

« Ce que vous devez saisir c’est que je ne ferais rien directement pour vous. Je ne serai pas un de vos soldats, malgré tout le prix que vous pourrez y mettre. Je me doute bien qu’une femme avec votre talent n’a aucune peine pour remplir un compte en banque . »

Prenant la bouteille il l’a déposa sur la table et trempa ses lèvres dans son verre pour se rapprocher mais en restant à une distance raisonnable.

« Vous devez aussi comprendre que la dame que vous avez vu tout à l’heure n’a rien à voir avec notre affaire. »

Il marchait sur une pente glissante, qu’est ce qui empêcherait cette femme, avec les moyens moderne, de descendre gentiment l’arbre généalogique du premier propriétaire de l’immeuble après guerre et de trouver la présence des enfants de Nouchka, rien. Si il était habitué à la mort eux l’étaient moins et Nouchka ne s’en remettrait jamais et cela suffisait après tout ce qu’elle avait vécu. Se perdant dans les yeux de son invitée il réfléchissait, son inaction de fait le rendait parfaitement inutile pour elle, cela ne servait à rien d’imaginer qu’elle avait imaginé autre chose qu’un fer de lance.

« Je peux éventuellement vous fournir du renseignement si comme je le crois vous vous battez pour la cause mutante, mais je ne tirerais pas l’épée pour vous. »

Bien sûr l’expression était tout bonnement imagée, il ne tuerait personne pour le nom d’une personne qu’il connaissait depuis 24 heures et il en avait fini avec ça. Du moins pour le moment. Tout ce qui lui importait était de remettre les pendules à l’heure, régler problème après problème et de rester discret, une ombre dans la nuit.

« Je ne vais pas rejoindre une bande de justicier en jupons tout ça pour vos beaux yeux. Faites ce que bon vous semble dans cette ville, tant que vous ne toucher pas à un cheveux d’un mutant vous serez tranquille. »

La dernière chose qu’il voulait être s’était un engrenage de la grande machine qui se construisait ici et l’air de mélancolie qui s’échappait de ses yeux ne trompait personne. Ce qui se produisait ici l’affectait et quoi qu’il puisse dire il était venu pour une raison très claire, faire pencher l’arbre du côté où il voulait qu’il tombe. Seul ombre au tableau il venait seulement d’arriver et l’avenir était d’un flou cosmique. Un nouveau verre d’asséché et un clignement d’yeux.

« Demandez moi ce que vous voulez pire que non vous n’aurez jamais mais n’oubliez pas cela avant de parler, je ne suis pas un héros. »
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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptySam 17 Avr - 16:23

Je ne suis pas un héros

Le tigre, à nouveau, cède. Avec un geste d’affection, son arme est délaissée. Le plus probable est accompli. Sa conclusion, elle, fait mouche mieux qu’un tir de hache n’aurait jamais pu.

Pourquoi ne vais-je pas voir la ménagerie de Charles Xavier ? Un coup.
Son combat est honnête, ses idéaux également, il aimerait sans doute pouvoir compter sur une femme telle que moi. Deux coups.
Je n’aurai aucun problème à le rallier à ma cause si celle-ci est noble. Trois coups.

Les marques aux coins de mes yeux me démangent.

Mon regard résiste à la tentation de se perdre un instant dans le vide.
Mes sourcils résistent à un mouvement d’abaissement et de rapprochement, accompagné d’une remontée de leur partie interne.
Mes lèvres ne résistent pas à un léger abaissement des coins.

Mon souffle reste égal.

Mon regard suit les mouvements du tigre alors qu’il manifeste une nouvelle affection.
Mes sourcils restent immobiles alors que le tigre récupère cette boisson qui lui permet peut-être de tenir.
Mes lèvres s’égalisent alors que le tigre récupère son arme à feu et la range dans le tiroir de son meuble.

Mon souffle reste égal à sa contemplation comme la mienne.

Ce que je dois saisir c’est qu’il ne ferait rien directement pour moi. Je l’ai saisi, option trois.
Il ne serait pas l’un de mes soldats, qu’importe le prix que j’y mettrais. Je l’ai saisi, option trois.
Il se doute qu’une femme comme moi n’a aucune difficulté à remplir un compte en banque. Il l’a saisi, tout comme avec les soldats.

La réserve d’alcool entamée est prise, transportée, déposée. Le tigre s’approche, boit, de façon raisonnable pour le premier, de façon discutable pour l’autre.

« Vous devez aussi comprendre que la dame que vous avez vu tout à l’heure n’a rien à voir avec notre affaire. »

Les coins de mes lèvres remontent un peu. La dame que j’ai vu tout à l’heure, Nouchka, ne m’a pas causé de trouble. Le tigre ne veut pas que je lui en cause. Il y tient. Il y tient malgré tout. Le test est passé. Le point de pression réel, le point d’ancrage aussi. Russell Nash agit. Il négocie à présent.

Il peut "éventuellement me fournir du renseignement si, comme il le croit, je me bats pour la cause mutante" ; une intelligence mais pas un soldat. Est-ce donc cela la limite ?

Il continue d’argumenter son propos, ses refus. Il continue de fournir des informations sur lui-même. Sur son allégeance. La cause mutante. Serait-il donc ici sur commande de Genosha ? C’est une possibilité. Une possibilité qui renforce la thèse de l’implication de l’état mutant dans la Grande Mutation. Les réflexions continuent de se faire sur ce sujet mais les pensées en vont à la profonde tristesse du tigre et la potentielle absence de goût de vivre qui l’accompagne. Il a déjà vécu similaires situations et n’anticipe rien de bon vis-à-vis d’elle. Reste à déterminer son agenda dans tout ça ; il ne serait pas revenu pour contempler le spectacle, considérant ce qu’il lui en coute, et les spectacles que lui peut donner peuvent accroitre les possibilités de guerre civile.

Lui non plus n’est pas un héros, il le dit lui-même.

« Je ne suis pas certaine que vos actions du passé soient des "faux pas". Cependant, en effet, elles vous collent à la peau. »

Voilà qui ne devrait pas améliorer son humeur ou son sentiment. Voilà qui est cependant nécessaire pour conclure. Reste à savoir ma conclusion. Il est prêt à me fournir des renseignements afin de me garder à portée de canon ; chose qui serait réciproque et m’apporterait un nouvel angle sur les événements, notamment l’implication de Genosha et d’éventuels autres employeurs du Jäger.

L’inaction me va. Elle ne m’apportera aucune réponse sur la solitude ; réponses que j’ai trouvées concernant le tigre. Elle ne m’apportera aucun soutien, aucun soldat, pour le maintien de la paix à New York. Cependant, elle me va. Elle n’est pas la pire option.

Elle n’est pas la seule. L’objectif minimal d’éviter des massacres, comme ceux qui ont pu avoir lieu en Afghanistan, est à portée de main. L’obtention d’une nouvelle source d’informations sur les autres agents de l’ombre l’est tout autant, désormais.

J’ai un choix à faire. Des conséquences à évaluer. A accepter.

Immobile, je me tourne vers les possibles et leurs probabilités. Je vois les morts. Je vois les ombres.

Charles Xavier aimerait probablement pouvoir compter sur une femme telle que moi. Il le faisait de son vivant.
Charles Xavier se rallierait à ma cause si celle-ci est noble. Devant sa tombe, j’ai abandonné aux vents, au vide, les explications que je trouvais sur le fait qu’il ne m’ait pas inclus à sa "ménagerie".

Charles Xavier était le plus grand télépathe au monde. Nous étions des enfants. Nous n’avions aucun secret pour lui. Qu’a-t-il bien pu voir pour former les autres à devenir des X-Men ? Qu’a-t-il bien pu voir afin de me faire prendre un chemin différent ?

Pourquoi n’étais-je pas digne d’être l’une des leurs ?

Pour mon existence.

Avant cela.

Après cela.

Actuelle.

À mon tour, j’avale le verre d’un train. Je me brûle. Je me désinfecte. Je termine par poser le verre sur la table, en compagnie de la bouteille.

« Je suis venue ici afin, au minimum, d’éviter que vous n’accomplissiez les massacres signature de Jäger. Vous m’offrez l’occasion qu’ils me donnent des pistes sur ce qu’ils signifient. »

Je ramène une nouvelle fois mes mains au niveau de mon ventre, paume contre paume.

« Eventuellement. »

Le mot le plus important de sa phrase.

« J’aimerai croire que vous vous abstiendrez d’intervenir, du fait de vos sentiments ou des conséquences. »

Il faut se méfier des espérances, Fraulein, parfois elles se réalisent. La plupart du temps non. Reste à savoir ce qui est le pire, ce qui motive le plus à s’en méfier.

« J’ignore si ma cause est noble. Je sais que mes moyens ne le sont pas. »

Je ne me ressers pas. Ce n’est pas l’envie qui m’en manque mais ce n’est pas constructif non plus.

« Je sais également que, tant que la guerre civile ne sera pas ouverte, le Pentagone n’enverra pas les X-Men. Les justiciers en jupons doivent éviter cela, qu’importe qu’ils ne soient pas des héros non plus. »

Je suis dure envers eux. Beaucoup espèrent réellement accomplir des actes héroïques, voire même nobles, mais tout cela n’est qu’une question de relations publiques. Les gagnants, les dominants, écrivent l’Histoire. C’est la raison pour laquelle le tigre ne veut pas rejoindre leur système. C’est la raison pour laquelle je suis dans leur système, pour le surveiller, l’influencer voire le saboter de l’intérieur.

Je suis venue ici afin, au minimum, d’éviter que Jäger n’accomplisse ses massacres signature.
Il m’offre l’occasion que lesdits massacres me permettent d’identifier ceux qui les commanditent.
Le choix est fait. Depuis l’instant où j’ai accepté les conséquences.

La destruction mutuelle ça n’existe pas. Ça y ressemble beaucoup. Si j’accepte qu’il continue, je suis complice. Il tombe, je tombe. Je tombe, il tombe.

La destruction mutuelle ça n’existe pas. C’est d’autant plus savoureux lorsque l’on est l’acteur principal de sa déchéance.

« Tâchez de ne rien faire qui ne vous amènerait en confrontation directe avec les forces de l’ordre. Tâchez aussi de rapporter des informations de plus grandes valeurs que les vies qu’elles auront couté. »

Je ne cherche pas des appuis, je cherche des soldats. Je ne cherche pas des gens pour m’aider à devenir meilleure, je cherche des gens avec une valeur stratégique. Le tigre a raison. J’avais tort. Je me sens mal. J’anticipe que les choses se finissent mal mais je me sens mal également.

Les marques aux coins de mes yeux me démangent. J’ai un point dans la poitrine, au-dessous de mes Cyberlunettes, de mes cotes, de mon cœur. C’est tout. Je n’y réagis pas outre mesure.

Charles Xavier était le plus grand télépathe au monde. Nous étions des enfants. Nous n’avions aucun secret pour lui. Qu’a-t-il bien pu voir pour former les autres à devenir des X-Men ? Qu’a-t-il bien pu voir afin de me faire prendre un chemin différent ?

Pourquoi n’étais-je pas digne d’être l’une des leurs ?

Pour mon existence.

Je ne suis jamais sortie de la guerre dans laquelle j’ai grandi. Je viens de signer un pacte avec l’un des monstres qui la constituait.

Charles. Sans toi, je ne sais pas jusqu’où je peux aller. Lorsque je dois m’arrêter. Je ne sais pas non plus si tes enfants spirituels m’aideraient ou m’arrêteraient, si je le leur demandais. Je ne sais pas qui d’entre eux sait pour moi. Je suis seule.

J’inspire. J’expire.

« Je pense que nous en avons fini pour aujourd’hui, dis-je calmement. A moins que vous n’ayez des choses à me dire, en guise de bonne foi. »
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Erl Linden


Erl Linden

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MessageSujet: Re: Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa)   Je ne suis pas un héros. (PV: Tessa) EmptySam 17 Avr - 17:48

Loin de la stratégie habituelle le tigre n’était pas tapi dans l’ombre, il ne se cachait pas à l’ombre d’un bosquet ou dans la dépression dans mamelon. Il était resté droit au milieu du découvert et avait frappé. Cependant, le plus intéressant lorsqu’on jette un rocher dans un lac n’est pas la gerbe d’eau caractéristique mais les fluctuations du liquide qui parcourent son ensemble. Un tir, un but. Alors qu’elle lui répond elle ne se ressert pas, il est vrai que la consommation d’alcool dans cette maison dépasse tous les possibles.

Comme le dirait une connaissance au léger accent britannique les réactions sont remarquablement intéressante à analyser. Il y a tellement de mouvements auxquelles personne ne fait attention. Des battements de cils, des mouvements musculaires réflexes, des picotements qui se laisse voir, l’affaissement des lèvres et leur érection. Cette petite est intéressante, si intelligente, si capable et pourtant si facilement étourdie. Ne serait elle qu’un colosse aux pieds d’argiles ? Linden ne le pense point elle est simplement jeune et même si il ne le montre pas vraiment cette jeune femme l’émeut légèrement. Visiblement l’ombre de Xavier plane au dessus d’elle comme un vautour qui n’attends que le moment opportun pour frapper la charogne qu’elle laisserait. Tremblant sur ses fondements elle reste aimable et digne alors qu’elle demande à prendre congé. Mais ce n’est pas quand la proie est prise à la gorge qu’elle peut se tirer d’affaire. Alors que sa silhouette se tourne et que Linden apprécie le dessin de son dos qui se devine il pousse légèrement sur la voix, appuyant pour la faire rester.

« J’ai rencontré Herr Xavier une fois vous savez. Il était encore sur ses jambes en ce temps là et il m’a demandé la même chose que vous vous savez ? »

A la vérité l’homme qu’a rencontré Xavier dans ses jeunes années n’était pas Erl Linden, du moins pas officiellement. Friedrich Linden était un des professeurs les plus respectés d’Europe et la rencontre de cet homme, sans avoir changé la vie de Xavier, l’avait sans doute fait prendre du recul sur sa situation. Pour la première fois, du haut de sa petite vingtaine, Charles Xavier n’avait pas réussi à satisfaire sa curiosité et n’avait pu gratter qu’un vernis. Il est certain qu’à son apogée il eut réussi à tout savoir de Linden. Si la rumeur était vrai il n’était pas exclure qu’il l’eut fait à l’aide de sa fantastique machine enterré dans les soubassements de sa demeure. Elle s’était retournée à cette nouvelle et sans en dire plus Linden, lui, s’était rapproché de cette femme. Main droite dans la poche il restait à une distance raisonnable.

« Vous m’avez demandez un signe de ma bonne foi il me semble. Je dois vous l’avouez c’est la première fois qu’on me dit une telle chose. A l’habitude on se contente de me croire sur parole, mais soit. »

Il est curieux de voir l’impact de mots si anodins. Sûr de sa force Erl ne pensait pas à avoir à justifier de sa bonne fois, après tout c’est elle qui était venu le chercher et elle qui lui faisait des demandes mais parfois même une alliance cryptique a besoin d’un acte de foi. Le meilleur moyen de ne pas attiser la curiosité d’un individu est de la satisfaire.

« Suivez moi Fraulein »

Calmement il se dirigea vers la petite porte au fond à gauche de la pièce, à coté de la commode. Linden la poussa et pénétra dans ce qui l’appelait, ses appartements. Mis a part Nouchka personne n’y était entré à part lui et on pouvait aisément comprendre que tout le bâtiment lui appartenait. Contrairement à la pièce précédente les fenêtres étaient aveuglé de lourdes tentures pourpre et quelques appliques éclairait l’intégralité de la pièce. Pensées pour que toutes les pièces soient en enfilades, la porte au fond devait mener dans sa chambre à coucher.

« Voilà les réponses aux questions que vous vous posiez hier. »

A l’instar de la pièce précédente c’était un véritable musée mais cette fois seules quelques babioles dispersées dans les quatre coins semblant meubler l’antichambre. Le sol était recouvert d’un tapis persan et de lourde armoire de bois massif habillait le mur en face des fenêtres. Le mur coté porte était garni de livre alors que le mur en face était pratiquement nu, pas d’armes, pas de jouets seulement un tableau en pied qui représentait grandeur nature une femme aux cheveux blonds, portant une robe coloré et une ceinture de cuir à la taille. Cà et là, quelques photographie, des daguerréotypes, la plupart proprement encadrés. Laissant à la jeune femme le temps d’embrasser toute la pièce du regard Linden se dirigea vers les armoires et les ouvra une par une. Méticuleusement ranger il y avait un véritable arsenal. A gauche tout ce qui était armes blanches alors que les dernières armoires recelait des calibres de toutes les formes, de toutes les utilités, des explosifs. La dernière recelait les matériel sur l’homme mais celle ci ne fut pas ouverte.

« Vous vouliez la tanière du chasseur, vous l’avez, ne dites pas que je vous ai pas fait confiance. »

A la vérité ce n’était qu’une cache parmi tant d’autres. Les murs truffés d’explosif pouvait être détruit d’un claquement de doigt. Traversant l’espace central complètement vide il parla assez fort pour tiré la jeune femme de son analyse de chaque photo. En uniforme, sans uniforme. Il y avait là de grand noms de l’Histoire. De Napoléon III à Churchill, Lénine, Hitler, des inconnus aussi. Quelques femmes mais pas beaucoup. Des afghans, des kazakhs, un chef amérindiens, il faudrait des jours pour tout reconnaître mais le plus magistrale était ce portrait en pied. De facture du XVIIIème siècle, il rayonnait proprement dans la pièce. Erl se posa dans le dos de la jeune femme qui regardait le tableau et fit vibrer sa voix grave.

« Elle est morte de la fièvre en l’an 32 de votre calendrier, nous avions passé quelques 30 saisons ensemble. »

Le regard azur de la jeune femme semblait presque suivre les prunelles de Tessa, criant de réalisme même le glacis semblait mate et donner perspective à l’ensemble.

« Ce tableau m’a été offert par David, le meilleur peintre de son temps. Il a du recommencer 52 fois son esquisse pour qu’elle soit conforme à mon souvenir. Nous avons eu six enfants tous les deux. »

Linden posa ses paluches sur les épaules de Tessa mais n’appuie que légèrement.

« Si c’est un soldat que vous voulez vous devez donnez l’objectif, pas seulement des promesses. »
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