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 Yitzhak Anavim - Si tu veux vivre, rejoins moi <3

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2 participants
AuteurMessage
Yitzhak Anavim

Incredibly awesome genius
Yitzhak Anavim

Messages : 84
Pouvoir : Fusion et manipulation des atomes
- Création d'armes, d’exosquelette
- Changement d'apparence
- Absorption de la matière
- Os de métal, vertèbres reptiliennes
- Production d'énergie (amélioration force + rapidité)
Etc.
Localisation : Genosha/New-York
Date d'inscription : 06/09/2020

Yitzhak Anavim - Si tu veux vivre, rejoins moi <3  Empty
MessageSujet: Yitzhak Anavim - Si tu veux vivre, rejoins moi <3    Yitzhak Anavim - Si tu veux vivre, rejoins moi <3  EmptySam 31 Oct - 21:45


Anavim Yitzhak Luke Pasqualino

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Infos générales
avatar
Nom : Yitzhak Anavim

Autre(s) identité(s) :
Pour des attaques informatiques, je peux signer "Nero", pour des attaques terroristes in real life, je peux signer "Cymrod"
.
Age : 24 ans

Origines :
Famille maternelle américaine avec des racines anglaises, famille paternelle israélienne avec des racines iraniennes et égyptiennes.
Métier/études :
Diplômé d’ingénierie en robotique, lauréat de son école. Formation militaire dans l'armée israélienne. Exerce aujourd'hui la double profession d'ingénieur de la sécurité pour Genosha et de porte-parole du pays. Officieusement, s'occupe de toute la partie armement de Genosha, d'attaques informatiques, de formateur pour "mutants-soldats", de planificateur voire de stratège militaire/terroriste. Peut, dans ce dernier rôle, participer lui-même aux attaques planifiées. Ne laisse pas franchement de temps libre dans son emploi du temps.
Signalement :
Charmant jeune homme à la peau mate, plutôt grand, mince avec une musculature développée, cheveux noirs toujours bien coiffés, regard noir et perçant qui n'inspire généralement pas une confiance naturelle, mais adorable, vraiment pourtant.


Mes capacités


Entraînement : Yitzhak a reçu une formation militaire à 16 ans pendant une année où il a appris à utiliser des armes, exploiter sa mutation et le krav maga. De retour aux États-Unis, il s'est présenté à la Confrérie où il a poursuivi cet entraînement et mené de nombreuses attaques de sa propre volonté contre des anti-mutants ou des mafieux qui le dérangeaient, officiellement pour rendre justice, et plus honnêtement, pour le plaisir de l'action.

Connaissances :
Robotique, armement et piratage, vous l'auriez compris. Peu de choses résistent à sa compréhension dans ces domaines. Il parle couramment l'hébreu et comprend l'arabe, même s'il prétendra souvent le contraire. Vagues notions de russe également, acquises juste pour le plaisir d'espionner les ordinateurs de la mafia et fréquenter des sites de pirates informatiques.


Pouvoir(s) :
Le corps de Yitzhak absorbe les matières inorganiques et « mortes ». Elles se décomposent en atomes au contact de sa peau, et elles fusionnent avec son corps, elles deviennent son corps. Prenons l'exemple d'une attaque au couteau, si Yitzhak se prépare à recevoir la lame en lui, un processus de fusion s'engagera avant qu'elle n'ait pu le blesser, et les atomes se mêleront tout d'abord à sa peau pour créer une plaque métallique. Plus l’objet est projeté rapidement sur lui, plus l’absorption est rapide. Un objet disposant d’une forte énergie cinétique sera absorbé sans solliciter l’énergie d’Yitzhak. Cependant, si la force cinétique est trop importante, il ne sera pas en mesure de le gérer et se retrouvera blessée comme n’importe quelle autre personne. Pour donner une idée de mesure, à partir d'un tir de mitraillette l'arrêt devient difficile.
Puisqu’il absorbe par la peau, il reste également sensible à l’empoisonnement par gaz toxique ainsi qu’aux radiations. De la même manière, Yitzhak ne peut synthétiser une substance qui affecte directement le corps (comme l’acide) puisqu’elle agirait en premier lieu sur lui.
Il ne peut pas copier le code d’une matière. Son don se limite à assimiler ce qu'il touche.
Les atomes et les molécules inorganiques circulent librement en lui, il peut donc faire voyager une plaque de métal où bon lui semblera et modeler la matière selon les caprices de son imagination et, aussi, de ses connaissances.

Une fois la matière assimilée, la manipuler à l'intérieur du corps est aussi simple que l'action de plier un doigt. Yitzhak ne peut simplement pas réaliser des choses qui dépassent ses capacités de projection mentale (l'idée doit être nette) ou la matière disponible. S'il voit trop grand ou trop complexe, son œuvre ressortira sous une forme inachevée. Ce n'est donc pas avec un simple couteau qu'il se façonnera une épée et il ne pourrait reformer une technologie qu’il ne connaît pas de tête. S’il maîtrise une technologie, il peut en revanche la recomposer instinctivement en absorbant les éléments qui lui sont nécessaires.
En absorbant les éléments, Yitzhak garde une conscience assez forte des atomes extérieurs à son corps, il peut les sentir et même les reconnaître dans une certaine mesure. S’il n’a pas besoin de reconnaître les agrégats moléculaires d’un objet pour le recréer, il peut, avec l’habitude, identifier certaines molécules qui entrent en contact avec son organisme.
La matière se fixe à son système nerveux. Il peut la faire changer d’apparence si elle apparaît sur sa peau, en contrepartie, il peut ressentir de la douleur sur ces zones. Si la fusion est récente, ça ne sera rien d'autre qu'un picotement. Il faut à peu près vingt minutes avant que le corps ne l'intègre complètement. Qu'on lui arrache une excroissance métallique devient alors aussi douloureux pour lui que perdre un membre.

Si les molécules inorganiques peuvent fusionner avec les molécules organiques de son corps, elles ne les remplacent que de manière partielle. Par conséquent, sa capacité d'absorption est limitée. Les molécules doivent pouvoir se confondre harmonieusement dans son organisme. S'il y a une saturation, son pouvoir devient plus erratique, et il risque alors la mort comme n'importe quel humain dont le corps serait soudain rempli de métal, de bois, ou autre matière solide étrangère. Prendre 30 kg d’un coup ne pardonne pas.

Les objets qu’Isaac ajoute à son corps marchent comme n’importe quel membre humain : sans articulation, rien ne bougera. Chaque partie ajoutée doit donc être conçue de la même manière qu’on le ferait pour un robot. Les facultés de fusion permettent ensuite de changer la structure du corps lui-même pour en améliorer significativement la résistance ou l’agilité. Sa colonne vertébrale est ainsi devenue aussi souple que celle d’un reptile, les articulations de ses bras et genoux n’ont pas de limites.

Yitzhak garde sur lui les molécules nécessaires à la constitution d’une combinaison de fullèrenes emprisonnant un aérogel composé de silice. On le trouvera d’ailleurs souvent occupé à la redessiner à l’ordinateur pour l’adapter à ses goûts vestimentaires du moment. Cet alliage peut absorber jusqu’à 10 000 joules. Sa combinaison lui permet de résister facilement à la chaleur, considérant que le matériel fond à 1 200°C. Cette combinaison le laisse cependant vulnérable face à une forte pression. C’est à ce moment que sa capacité à créer des métaux intervient. Face à un gros bourrin capable de l’écraser comme une cannette, Yitzhak génère un exosquelette à base de titane. L’inconvénient de l’exosquelette est qu’il est plus long à créer.

Ce sont de véritables machines sophistiquées qui se sont peu à peu installées sous sa peau et il est souvent impossible de prévoir quel « gadget » pourra en sortir, et les armes dont il peut s'équiper en quelques minutes sont nombreuses. En apprenant à créer de fausses cellules photoréceptrices directement liées à son système nerveux il peut doubler sa vue et améliorer sa vision nocturne.

Vous l’aurez donc compris, le corps d’Yitzhak est chargé d’atomes libres ou assemblés en molécules au profit d’objets sophistiqués mais aussi, de l’électricité. Il n’a pas la capacité d’électrocuter quelqu’un, son corps n’est pas conçu pour dépenser tant d’énergies, en revanche, pour donner une secousse ou servir de batterie de rechange, on peut compter sur lui. Les atomes absorbés peuvent aussi être recyclés sous forme de carburant, à condition, bien sûr, d’absorber les bons éléments (carbone, oxygène, phosphate, …). Son corps produit ainsi naturellement l’énergie nécessaire à l’activation de ces mécanismes internes tant que les ressources sont disponibles. Il peut devenir par conséquent bien plus endurant qu’un être humain normal. En contrepartie sa fatigue peut devenir proportionnelle à l’énergie brûlée si les atomes viennent soudain à manquer.


Recensement :
Officiellement déclaré comme mutant mais avec un pouvoir mensonger, et apparemment inoffensif. On sait qu'il peut générer de la lumière et de petites décharges électriques, pas de quoi s'inquiéter bien sûr.


Ce que je suis


« J’ai toujours l’impression d’avoir un raisonnement simple et logique mais il parait que ce n’est absolument pas le cas, ou du moins, les gens ne réagissent pas comme moi ou comme j’estime qu’ils le devraient, et ça finit toujours par m’énerver. Je change rarement d’avis, j’ai des pensées claires, blanc, noir, pas de place pour le gris, et je déteste par-dessus tout qu’on vienne me parler de nuances simplement pour éviter d’avoir à donner un Vrai point de vue. Il parait que je suis devenu très vite complètement ingérable, violent, coupable de toutes les conneries de gosse possibles. Je n’avais peur de rien. Je n’ai jamais eu peur de rien, et ça a souvent été un problème. Je n’ai pas de problèmes avec l’autorité quand c’est moi qui l’impose ou, à la limite, si elle rejoint mon point de vue, ce qui est rare et rarement éternel aussi. Alors, j’ai souvent été un vrai petit con, je l’admets. J’ai persécuté beaucoup de gamins à l’école, poussé à l’indiscipline et souvent tenu tête aux enseignants quand ils voulaient m’imposer des règles débiles, et ça a commencé très tôt. Déjà à 7 ans, je me retrouvais chez un psy pour « problèmes de comportement ». On m’a diagnostiqué surdoué, à un niveau relativement élevé mais comptez pas sur moi pour vous donner mon QI parce que sérieux, je m’en fous, mes parents m’ont trop saoulé avec ça. T’es là, à même pas sept ans on t’explique que t'es différent, mais c'est pas grave, parce que tes compétences font de toi un génie qui va rendre ta famille très fière. Ouais. Vous la sentez l'arnaque ? En clair, c'est utiliser tes capacités pour faire de toi un genre de singe savant qui aura ses diplômes assez tôt pour que ça passe dans les journaux du monde entier. Je sais pas qui sont ces têtes d'ampoule là sérieux, sans doute une catégorie spéciale d'abrutis parce qu'on en entend jamais parler au-delà de leurs diplômes génialement obtenus. Mais mes parents trouvaient l'idée séduisante, ça les consolait un peu d’avoir un fils ingérable, soudain, j’avais une excuse, j’étais un génie. Et après ? C'était ni ma faute, ni la leur, et je ne voyais pas en quoi la nouvelle devait m’inciter à « bien me comporter » selon l’idée qu’ils se faisaient de cette expression. J’aime pas perdre du temps sur des trucs qui ne m’intéressent pas. Ça m’ennuie, je ne supporte pas de m’ennuyer. Alors si un truc me gonfle, en deux secondes j’ai zappé et je suis passé à autre chose. Je vais vers ce qui me satisfait le plus mentalement sur le moment et je n’ai aucune envie de faire des efforts pour faire plaisir aux autres. Je suis pas là pour plaire. T’as vu comme je parle ? Je pourrais te la faire à la Cicéron si je le voulais. T’inquiète j’ai été élevé par un magistrat et une sénateur. Mais si je parlais tout le temps comme ça, comme ces glandus qui ont besoin de montrer à tout le monde qu’ils sont supra intelligents parce que c’est un peu tout ce qui leur donne une identité au final, je me déprimerais moi-même. »

Yitzhak a toujours eu un tempérament compliqué à gérer, du genre social antisocial : il n’a aucune difficulté à s’exprimer en public, faire de grands discours ou commander un groupe de personnes, mais ses difficultés d’adaptation à l’autre le rendent souvent blessant et peuvent rapidement provoquer des conflits ouverts où il s’estimera toujours dans son bon droit. Il ne doute jamais de lui, c’est le genre à vous démontrer de A par Z que les autres ont tort, cela tout en restant sincère : car il a un temps d’avance dans sa réflexion, il ne parle pas réellement au hasard, comme beaucoup de personnes bornées le feraient aussi. Sa franchise, sa façon de dire les choses de manière directe, violente, sous une argumentation parfaitement structurée, font qu’on est souvent tenté de le croire ou obligés de lui céder. En lui opposant un autre point de vue qui parvient cependant à tenir la route ou à la déstabiliser, la confrontation s’engagera. Sur le moment, il sera impossible de lui faire entendre quoi que ce soit et il n’hésitera pas à user d’une mauvaise foi assez difficile à contrer. Mais Yitzhak se remet plus souvent en question qu’il n’en a l’air. S’il finit par se trouver des torts, il reviendra de lui-même : à vous d’accepter ou non ses excuses après toutes les méchancetés qu’il vous aura certainement envoyées.

Pour autant, si l’on parvient à éviter la confrontation et qu’il se trouve d’humeur sociale, Yitzhak peut se révéler de bonne compagnie. Tant qu’il décide de se montrer dans une humeur festive, il ne sera pas le dernier à boire, à plaisanter et à lancer des idées pour s’amuser, mais cela ne dure qu’un temps, le temps pour lui de recharger les batteries avant de repartir dans ses « combats ». Plutôt inépuisable, Yitzhak a besoin de buts et d’action pour se sentir exister, et ce besoin lui a fait franchir de nombreuses limites, à un point de non-retour pour sa propre psyché. Toujours à vivre dans le risque, dans la vengeance, dans la colère, il a fini par s’isoler du reste du monde, par devenir complètement décalé avec la plupart des gens, ce qui complique ses interactions sociales. Comment rencontrer encore des gens lorsqu’on passe ses journées à construire des armes, à trouver des opportunités pour les utiliser en recherchant des personnes à supprimer, à ficher tous les criminels possible, à suivre avidement leur vie par espionnage informatique, et, enfin, à tuer trop de personnes pour pouvoir les compter, surtout quand on se jette au milieu d’une fusillade ? Yitzhak a perdu pied très jeune et il ne faut pas l’étonner de le voir parler à ses armes ou ses piranhas ; il se sent souvent très seul et incompris. Ses dernières années semblent une longue liste de choses impossibles à raconter, même si elles le passionnent. Il est difficile de sympathiser avec des personnes en ayant la certitude d’être détesté et rejeté si elles savaient tout ce qui fait partie de lui.

Yitzhak a pourtant certaines qualités, des qualités qui sont peut-être bien la cause de cette descente infernale. Il se caractérise par une immense droiture définie par des valeurs qui lui sont propres. Pour lui, la parole est sacrée. De ce fait, s’il vous estime ou vous apprécie, vous pourrez lui faire une confiance aveugle. Mais il est difficile d’atteindre ce genre de relation avec lui. Yitzhak ne connaît pas la demi-mesure et, s’il s’attache, s’il s’engage, il supportera très mal de se sentir trahi ou abandonné. Il en souffrira jusqu’à l’obsession, car tuer ne sera pas la solution, cette fois, il n’y a aucune solution à un attachement piétiné et à l’idée d’avoir été trompé. Ce sont des choses qui arrivent, dira-t-on mais qui, pour Yitzhak et son orgueil très développé, déclenchent de véritables crises qui stimulent la haine et l’envie de faire du mal, pour se défouler, pas sur la personne qui l’a blessé, mais sur tous ceux qui le méritent, et surtout sur lui-même, d’où de nombreuses missions commando où il va risquer sa vie. Vous ne le verrez pas s’en prendre à de réels innocents, ses recherches précises lui permettent d’identifier de réels criminels, et parfois, de rétablir une justice sur un coup de tête. Ce sont des choses qui occupent son dégoût et sa colère. Quand il choisit une cible, plus rien ne l’arrête. Il vaut mieux ne pas avoir Yitzhak en ennemi car tout est très constant chez lui, et sa haine ne vous lâchera pas. Le jeune homme n’est pas aussi frondeur qu’il n’en a l’air. C’est un stratège hors pair doté d’une pensée véritablement machiavélique. Si l’attaque frontale ne marche pas, son esprit d’analyse se met alors en marche. Il aime tout ce qui relève de la stratégie militaire et des intrigues politiques. Coincer la proie, l’acculer, la mettre échec et mat, c’est un plaisir de l’esprit dont il ne pourrait se priver. Lui résister, c’est l’entraîner dans un jeu, et il ne s’autorise jamais rien d’autre que la victoire, même s'il lui faut prendre des risques inconsidérés. Il apprécie aussi la mise en scène. Ses interventions doivent être « amusantes » et souvent impliquer le plus d’action possible. Ce n’est donc pas le roi de la discrétion. Il tient à sa signature tout en sachant comment ne pas se faire attraper. Il aime même garder des film de ses « exploits ».

« Je ne suis pas suicidaire, j’aime la vie, et c’est pour ça que je veux qu’elle soit le plus intense possible. Dès que ça devient trop morne, trop commun, je m’ennuie, ça me rend fou, je me sens complètement inutile et je me mets à déprimer. Je suis insatiable, il m’en faut toujours plus. Alors une fois que quelqu’un comme moi a goûté au danger, il ne peut plus s’en passer. J’aime voir mon existence comme une partie de poker. Et si j’ai soif de puissance, c’est justement parce que je veux continuer à la gagner encore longtemps. »



Histoire


« J’aurais pu être un gamin sans histoire, un gosse de riche pourri gâté qui mène sa petite vie tranquille en se moquant de la plèbe, et qui hérite du boulot de ses parents comme de sa couleur de peau. J’étais fait pour ce genre de destin et, d’ailleurs, sur le papier aujourd’hui, ça le fait bien : ingénieur diplômé entré en politique, quoi de plus normal avec ma famille, me diriez-vous ? Tout est parfait en apparence, j’y veille. Pour mes parents, je suis une réussite, pour mes grands-parents, je suis même le petit-fils le plus brillant de tous ceux qu’on a pu leur donner. Quand on creuse un peu, c’est différent. J’ai une double-vie compliquée depuis mes 14 ans et c’est pas facile, croyez-moi, de vivre avec ça sans pouvoir en parler à personne d’autre qu’à… je sais pas, votre ordinateur ou le chien qui passe par là, enfin, quelqu’un qui risquera pas de vous juger. Mais avant de parler de ça, il faut revenir sur ma vie avant que ça dégénère. J’ai pas vraiment eu de relations compliquées avec mes parents, comme d’autres. En fait, j’ai pas franchement eu de relations tout court. Il n’y en avait que pour leur travail, leur obsession d’être une figure digne dans le public comme dans le privé. Quand je faisais des conneries, ils n’avaient pas le temps pour ça et, comme je ramenais de bonnes notes, ils estimaient d’ailleurs que ce n’était pas un problème qui méritait d’être spécialement réglé. En fait, ils ne voyaient pas comme un problème que je fasse du mal à mes camarades ou agace mes enseignants : tant que je n’allais pas assez loin pour être viré, seuls les résultats importaient, je n’avais pas l’obligation de m’entendre avec les autres, ce n’étaient que des concurrents inutiles, tout au plus. Mais tout ça, je suis obligé de le déduire. On n’a jamais eu de conversation développée sur leur vision de la vie, et c’est toujours le cas aujourd’hui. Je me suis souvent demandé pourquoi ils avaient eu un enfant. Je suppose que c’était pour faire comme tout le monde, la bonne figure toujours : un magistrat crédible est un homme marié, un mariage réussi s’accompagne d’un fils, le blabla habituel des bonnes sociétés quoi. J’ai passé ma vie à les croiser. Ils rentraient toujours tard. Quand ils étaient là, ils avaient des « affaires à mettre en ordre » dans leur bureau. Si je voulais leur parler, le téléphone sonnait et c’était parti pour une discussion sérieuse de trois heures, quand ils n’attrapaient pas leur veste en vitesse pour dire qu’en fait, il fallait qu’ils retournent au boulot. Chez nous, pas moyen de se retrouver autour d’un repas non plus. T’avais le frigo blindé de plats du traiteur, et le réfrigérateur chargé de surgelés. Mais je ne vous raconte pas ça pour me plaindre, c’est juste pour vous aider à situer l’environnement dans lequel j’ai grandi. Je ne voudrais pas trop vous choquer en vous annonçant cash que j’éprouve une indifférence totale pour mes parents. Limite, je suis même pas sûr d’être ému si on m’annonçait leur mort. J’ai rien contre eux, mais ils sont un peu comme ce voisin que tu rencontres tous les jours dans la rue et à qui tu ne parles jamais, mais tu lui dis bonjour, parce qu’à force de le voir, il t’est familier. La seule chose de bien avec eux, c’est qu’ils m’ont toujours acheté tout ce que je voulais, en me laissant une grande liberté. Moi, ça m’allait pas si mal. Je faisais des caprices, ils me donnaient ce que je voulais pour être tranquilles, parce qu’ils étaient incapables de me tenir, et je dois avouer que je n’étais pas facile. C’est à cause de leurs difficultés avec moi qu’ils ont consulté un psy lorsque j’avais sept ans (et aussi parce que ma maîtresse se plaignait de mon indiscipline.) Quand on m’a découvert un QI largement supérieur à la moyenne, ça leur a retiré un poids, ils ont dû se dire un truc comme « bah il n’y a rien à faire pour lui imposer notre autorité, il devrait pouvoir se gérer tout seul ». Je trouvais que c’était un bon deal.
Ceux à qui je dois tout en fait, ce sont mes grands-parents paternels, les autres je m’en fiche un peu, du côté de ma mère, ça ne parle que de fric, avec le doyen à la tête d’une multinationale et tout ça. Chez mon père, ils sont plus modestes, plus humains et plus intelligents aussi. Mon grand-père était  docteur en Histoire, et a enseigné dans les plus grandes universités du monde. J’adorais l’entendre m’apprendre un tas de choses et répondre à toutes ses questions avec une voix passionnée et ses yeux pétillants. Les meilleurs souvenirs de mon enfance, ils sont avec lui. Il y avait toujours un tas de trucs géniaux dans sa cave. C’était un geek avant l’heure, qui adorait les maquettes de guerre et tout ce qui était campagne militaire, alors qu’il aurait pas fait de mal à une souris. J’ai aussi fait plein de voyages avec lui. Pendant que mes parents se la coulaient douce dans des grands hôtels, bien contents de ne pas m’avoir dans les jambes, on se faisait de supers excursions. Et enfin, je passais tous mes étés avec lui en Israël. C’est grâce à lui que mes origines ont pris de l’importance d’ailleurs.
En fait, j’ai une situation familiale un peu bizarre. Ma mère est une américaine pure souche de famille protestante et mon père est juif, parents Israéliens, origines iraniennes côté mère, égyptiennes côté père. Sauf qu’il a un peu tourné le dos à ses racines, ce qui a donné un mariage mixte, sans conversion pour ma mère. Pourquoi m’appeler Yitzhak alors ? Ma mère a dû trouver ça un peu exotique, ça allait bien avec le nom de famille, c’est graphiquement plus marrant qu’Isaac, puis ça faisait plaisir aux beaux-parents qui, bien que super cool, n'avaient quand même pas très bien pris l’union qui avait été faite quasi dans leur dos. Quand j’y pense, j’ai du mal à croire que mes parents aient pu faire un truc comme ça. Je les vois essayer de coller désespérément au modèle américain, alors que dans ce pays où tout est fragmenté en communautés, leur couple, c’est du grand n’importe quoi, limite un acte de rébellion. Rien que pour ça, je ne peux pas dire que je n’admire pas ma mère, même si j’aurais quand même préféré qu’elle se convertisse.
Non parce que maintenant, imaginez-vous deux minutes à ma place « Salut ! Je m’appelle Yitzhak Anavim ! » « Ah oui, t’es juif ? » « Non… » Et avec ma tête et mon nom, tous les juifs me sautent dessus, rien qu’à l’école, les premiers à me parler, c’étaient toujours des juifs. Ils avaient repéré mon nom dans la liste et direct, lien communautaire oblige, ils se disaient que ça allait être la grande amitié. Au début, ils ne te posent aucune question, ça leur vient pas à l’esprit qu’avec un nom tel nom, tu puisses ne pas l’être. Mais ensuite, faut expliquer, c’était toujours gênant. J’aurais pu surmonter ça si je ne m’étais pas exclusivement identifié à la famille de mon père. Seulement, je me sentais exclu, et en Israël c’était pire que tout. J’avais pas moins de sang juif qu’un clampin né d’un mariage mixte avec la mère juive mais non, moi j’avais pas le droit, fallait que je fasse mes preuves.
On va dire que là globalement, vous avez de quoi vous faire une idée de ce qu’a été mon enfance et même un bout de mon adolescence. C’est une période dont j’aime bien parler parce qu’elle est assez heureuse, au final. On va dire que je suis resté un gosse sans histoire jusqu’à mes treize ans. J’avais une vie plutôt normale, pas mal d’amis à l’école, des petites-amies pour faire bien, mais, ça me branchait pas plus que ça, puis, j’ai commencé à me rendre compte que j’avais surtout de l’attirance pour mon meilleur ami de l’époque et que ça me rendait anormalement jaloux de le voir s’intéresser à des filles alors que j’étais là et que j’aurais dû compter plus pour lui. Bon… ça a commencé à me faire réfléchir et à me faire me sentir vraiment en dehors de ce monde, celui des gamins qui découvrent la sexualité hétéro. Même si ce point, j’arrivais pas à m’accorder avec eux. Et à 14 ans,  j’ai fait un truc vraiment inconscient, je me suis aventuré tout seul dans un quartier gay avec des idées par claires en tête mais un minimum pas saines, c’est sûr. Ça n’a l’air de rien comme ça, juste de la curiosité d’adolescent. Mais, au final, tout est parti de là et les choses n’ont plus jamais pu redevenir normales.  
Les rencontres au hasard, c’est pas comme dans les séries. Dans la réalité, tu tombes pas facilement sur un type bien, et si c’est un connard, il faut surtout pas croire qu’il va se bonifier en cours de saison. En fait, j’ai rencontré un type pas tellement plus âgé que moi, même si c’est relatif quand on a quatorze ans et qu’on rencontre quelqu’un de vingt ans. Il s’appelait Jason, il avait le profil type d’un fils à papa qui voit ses penchants comme une perversité absolue. Ça m’a un peu fait craquer, le délire du sauveur on dira. J’ai joué les tentateurs et, ça a dérapé. C’était pas censé être un truc sérieux, juste une expérience. Mais voilà, je l’ai revu. Au début, on s’était mis d’accord sur le fait qu’il n’y aurait jamais que des plans cul une fois de temps en temps, et moi, j’étais trop jeune pour savoir que ce genre de connerie pouvait jamais rien donner de bon. J’étais bien avec lui, vraiment mieux que chez mes parents. Il avait son propre appart, et venir chez lui, c’est vite devenu un prétexte pour ne pas rentrer chez moi, où personne ne m’attendait de toute façon. Je ne sais pas trop à quel moment on s’est mis à former un couple, mais, même si notre statut n’a jamais été clair, surtout pour lui qui se faisait passer dessus par un peu tout ce qui passait, ça a fini par y ressembler. Et j’étais complètement dingue de lui.
Je l’ai réalisé quasiment en même temps qu’une autre découverte pas mignonne du tout. Le fils à papa, c’était pas le fils d’un quelconque PDG. Le bel appart, tout ça, il était financé par de l’argent  illégal. Eh oui, je pense que vous commencez à deviner, j’avais mis le pied en plein dans un territoire de mafieux, la chance ! J’étais sacrément en colère quand j’ai appris après quatre mois qu’il trempait dans des affaires que je ne pourrai jamais cautionner. Je lui ai dit tout le mal que je pensais des gens comme lui, il était au bord des larmes, et il a réussi à m’attendrir et me garder… Après c’était fini, j’étais trop attaché. Des scènes de crises comme la première, il y en a eu, beaucoup. Je devenais cinglé à rester avec un type qui faisait derrière mon dos des trucs innommables, mais j’étais incapable de partir. Il y a eu des séparations plus ou moins longues, où on ne se donnait plus de nouvelles pendant des semaines, des mois, où je déprimais, où je faisais absolument n’importe quoi, à sombrer dans une débauche qui n’était pas de mon âge, à m’arracher quasiment la peau au couteau dans les moments de crise les plus violents, etc. Je vais vous épargner les détails. J’en suis vraiment pas fier. La vérité, je peux le dire avec un peu de recul, c’est que je n’étais pas tombé sur un type méchant, mais sur un faible, et les faibles, ça te bouffe. On l’avait élevé pour en faire un bon sujet soumis, pas un héritier, celui qui obéit, celui qui Jamais n’oserait se rebeller, fomenter des intrigues pour prendre le pouvoir etc. Non, lui, c’était la cadet de la fratrie, fallait pas qu’il s’avise de voir plus grand.
Je me suis mis en tête, du haut de mes quatorze ans que j’allais l’aider à s’en sortir. Il avait vraiment l’air de vouloir s’en sortir. Mes pouvoirs se sont révélés à cette période un jour où j’ai failli mourir parce que j’avais essayé de le suivre. Je me souviens, c'était en novembre, il faisait froid. J’étais entré dans un quartier mal fréquenté, et vu ma dégaine de petit riche, on m’est rapidement tombé dessus. J’étais l’intrus, le gosse perdu facile à dépouiller. Manque de chance pour le lascar de seize ans qui me menaçait avec son couteau, pas moyen de m’intimider. J’ai jamais aimé coopérer, et surtout pas pour me faire délester de mon i-phone. Alors je l’ai mis au défi d’utiliser son arme en songeant qu’il n’avait probablement pas la capacité de me tuer en un coup. Je voulais résister à la douleur et je me suis tellement bien concentré que j’ai absorbé la lame. Le sang n’a pas coulé pour moi, mais pour l’imbécile qui a découvert la mutation avec moi.

J’ai fini par craquer. Je l’ai quitté le jour du nouvel an, le temps des bonnes résolutions comme on dit, et je me suis enfoncé dans un gouffre sans fin. J'ai essayé de me reprendre en me prenant un séjour prolongé en Israël pendant les fêtes de Pessah. J'ai même voulu devenir croyant pour me trouver d'autres repères et je me suis converti. Finalement, ça m'allait pas plus. En juin, je suis revenu parce que sans lui, j’avais perdu le goût de tout. C’était pas une bonne idée pour un gars excessif comme moi de tomber amoureux, surtout que le premier amour c’est le pire à ce qu’on dit, mais après j’en sais rien, je me suis pris une telle claque avec cette histoire que j’ai plus jamais retrouvé la confiance pour ressentir à nouveau ça. Enfin, osef du sentimentalisme. Je suis revenu au lieu de m’habituer définitivement à son absence parce que j’avais appris que son père s’était fait tuer dans un règlement de comptes. Sur le moment, il avait l’air mieux, libéré du tyran, installé dans un studio plus modeste, prêt à retrouver une vie normale. J’y ai cru. Mais il m’avait encore menti par omission. Son père était sur la sellette depuis un moment en réalité et celui qui le soutenait financièrement, c’était un autre mafieux, son parrain qu’il disait. Et ce nouvel « ennemi » l’avait repris sous sa coupe, enchaîné à nouveau sous prétexte que son paternel avait encore des dettes à régler. Trois mois de bonheur et on retombait au point de départ. Je ne savais pas ce qu’il faisait, il ne me disait rien. Parfois il rentrait dans des états à faire peur et c’était évident qu’il s’était fait passer à tabac, mais je n’obtenais jamais de réponses à rien.
J’ai aussi fait connaissance de la fille du fameux parrain un jour qu’elle était chez Jason, peu de temps avant Noël. On a vite sympathisé, elle avait le même âge que moi. J’ai compris qu’il la tyrannisait aussi. J’ai voulu l’aider, j’ai commencé à avoir de l’influence sur elle, parce qu’elle avait un esprit plus combatif que celui de Jason, mais ça n’a servi à rien. Un jour, elle a disparu. Ce qui lui est arrivé ? J’ai jamais su. J’ai essayé de la retrouver mais je me suis fait chopper parce que j’avais atterri dans un endroit secret et vu des choses que personne n’était censé voir. Ils m’ont fait passer un sale moment. Ils avaient un mutant qui envoyait des ondes de choc directement dans le cerveau. Je sais pas ce que c’était que ce pouvoir, mais j’ai jamais eu aussi mal de ma vie. Quand j’y pense, je crois que se faire couper une jambe, c’est rien du tout à côté de ça. Sans ma mutation, je serais pas là pour vous en parler.

Mon histoire avec Jason s’est terminée progressivement mais je l’ai encore très mal vécu. Soudain, je me retrouvais comme vidé de toutes sensations, seul, sans aucun but auquel m’accrocher. J’avais perdu tous mes amis d’enfance tellement j’étais absorbé dans cette histoire et des problèmes hors de leur compréhension qui ne donnaient pas d’intérêt à les retrouver. C’était allé trop loin pour des gens normaux dont l’essentiel des aventures se passait au lycée. Leurs petits soucis d’ado, ça me parlait pas. J’avais affronté des trucs qu’ils pouvaient pas comprendre et, vu que je ne pouvais pas en parler, ça me donnait juste l’image du dépressif irascible de service en classe. J’avais perdu mon mec et ma meilleure amie, parce que même si j’ai assez peu parlé d’Antonella, la fille du parrain, c’était ce qu’elle était devenue pour moi. Le plus terrible, ça a été de me dire que je n’avais rien pu faire. Forcément, à quinze ans, j’avais un champ d’action limité, mutant ou pas. Mais je me suis juré de les faire payer. Vous inquiétez pas d’ailleurs, j’ai tenu ma promesse. Je tiens toujours mes promesses. C’est un peu à cause d’eux que j’ai décidé de devenir vraiment plus fort. J’ai commencé à bidouiller des trucs dans mon coin, à apprendre seul le fonctionnement des technologies de pointe. Seulement, je manquais d’expérience et de matériel.
J’ai arrêté d’aller en cours (encore oui). Quand tu pars dans des recherches sur la robotique et le piratage informatique, les cours de maths et de chimie niveau lycée ça fait quand même bien marrer. J’ai toujours été autodidacte, pas ma faute si les autres avancent trop lentement et qu’on ne va jamais vers des trucs réellement utiles à mon quotidien. Ma vie a commencé à se résumer à des tentatives d’améliorations physiques ratées avec ma mutation et des heures et des heures de jeu sur des mmorpg quand j’étais fatigué de ne plus avancer. Je déprimais complètement.
Je me suis dit que j’avais besoin de changer d’air, encore. Les souvenirs à New-York m’étouffaient, j’en ai parlé à mes parents, qui savaient plus quoi faire de leur zombie de fils, et ils m’ont laissé prendre un aller simple pour Israël. Des cousins m’ont accueilli, j’ai obtenu la double nationalité sans trop de problèmes vu que toute ma famille l’avait et j’ai doucement commencé à me régénérer le cerveau, à laisser tout le bordel des deux dernières années de côté. Seulement, y’a fallu que je déconne encore. J’avais gardé une idée fixe en tête, celle de devenir plus fort et, s’il fallait que j’y travaille seul, j’aurais dû attendre des années pour un résultat à moitié satisfaisant, c’était devenu évident.
Au bout de deux mois, je m’ennuyais déjà, j’avais besoin d’action. Je me suis débrouillé pour entrer en contact avec le Mossad. Je ne vous détaillerai pas mes combines informatiques, le plus important étant le résultat final : j’avais réussi à attirer leur attention, il fallait bien sortir l’artillerie lourde pour qu’ils se penchent sur le cas d’un ado de seize ans. Je n’avais pas l’âge requis pour travailler pour eux. Ceci dit, quand je leur ai parlé en détail de ma capacité à fusionner avec les atomes, ils ont commencé à réviser les questions d’éthique. Dans leur tête, ça a dû donner un truc du genre « c’est un mutant, pas un humain, donc on n’est pas soumis aux mêmes règles non ? ». J’ai joué là-dessus, sur le fait que je pouvais juste devenir une arme de choc pour eux, puis j’avais quand même réussi à infiltrer leur système, ils pouvaient difficilement me laisser filer sachant que leurs ennemis seraient trop heureux de me récupérer. Dans le secret le plus absolu j’ai donc intégré une cellule officieuse de l’armée, celle où on retrouve quelques mutants et des scientifiques ultra calés.

Je cherchais de la technologie de pointe à intégrer à mon corps et sur ce plan, j’ai pas du tout été déçu. Je me suis joliment customisé. Je suis devenu Cymrod, une véritable arme humaine. A ce moment, j’avais déjà réussi à recréer des composants électroniques à l’intérieur de mon organisme. Rien de très fou, des gadgets pour faire de la lumière et autres trucs niveau collège, mais, vu tous les composants impliqués, ils étaient fascinés. Ils ont voulu voir jusqu’où cette mutation pourrait aller avec les bonnes connaissances scientifiques. Ils m’ont aidé à comprendre de quelle manière transformer la matière en armes fonctionnelles et parfaitement adaptées à ma mutation. J’ai été bichonné comme une jolie petite machine, formé au combat et tout ça. Au début, j’étais aux anges. La simulation pendant les exercices, c’est toujours amusant. En vrai, ça l’est nettement moins. Mais  j’ai rien à me reprocher, j’ai pas tué de civils. La plupart du temps, j’étais juste là pour repousser des petites attaques pas bien méchantes, et cela le plus discrètement possible parce que je restais une arme spéciale à cacher pour ne pas donner de mauvaises idées à l’ennemi.
J’étais davantage réclamé par les services secrets pour mes capacités informatiques. J’étais leur petit agent prodige quoi. Mais on devient fou à bosser là-dedans. Il y a des complots potentiellement dangereux de partout, qui vont du tir provocateur de lance-roquette à Gaza qui va te tuer trois moutons, à la menace nucléaire qui va te faire tout péter. Les mecs sont à cran tout le temps, t’as l’impression que chaque nouvelle menace va provoquer la fin de l’Etat. Et, fatalement, ça m’est monté à la tête, j’ai raisonné de la même façon. Quand ils ont fini par me dire qu’ils allaient étudier plus sérieusement les atomes que je générais pour voir quelle énergie je pouvais libérer, juste au « cas ou », par simple curiosité scientifique et mesure de précaution. L’autre idée, déjà énoncée depuis un moment, était de comprendre suffisamment ma mutation pour l’appliquer à des êtres humains. J’ai trouvé ça normal, j’étais complètement consentant.

C’est une rencontre en décembre qui m’a fait quitter la bulle dans laquelle je m’étais enfermé. Je passais une soirée banale à Tel Aviv dans un club gay branché où je n’avais théoriquement rien à faire (mais pour les limites d’âge, je trouvais toujours à m’arranger) et je me suis retrouvé à discuter avec un mec de dix-neuf ans qui me plaisait vraiment bien. En fait, même s’il était pas mal, c’était pas le physique qui nous avait attiré l’un vers l’autre mais un truc dans son regard qui me renvoyait bizarrement à moi. C’était troublant, assez pour me donner envie de discuter au lieu de faire l’allumeur. J’avais l’intuition qu’il aurait des choses à m’apprendre, d’une certaine façon. Il s’appelait Hicham, et il s’est senti assez vite en confiance pour me dire qu’il avait de la famille en Palestine. Il a essayé de polémiquer là-dessus d’ailleurs, mais pour une fois, je me suis pas jeté droit sur les provocations, je me suis contenté d’écouter ce qu’il avait à dire en devinant un point de vue plus extrémiste qu’il ne le laissait paraître. Je me suis dit qu’on lui avait monté la tête, à lui aussi. A force de rapprochements, je m’étais penché pour l’embrasser, il y a répondu avec une violence très déstabilisante, et il m’a repoussé en me disant que ce serait trop mesquin de sa part de coucher avec moi. Il s’est barré comme ça.
La réponse est venue un mois plus tard, sur le terrain. Ils étaient plusieurs à avoir infiltré une base tenue au secret. Les ordres donnés étaient assez clairs, il n’était pas question de prendre des risques pour essayer de les capturer vivants s’ils refusaient de capituler. On m’avait posté à l’entrée d’un labo. J’ai jamais su ce que je gardais, mais c’était hyper important, c’était pour ça que les intrus étaient là. De toute manière, ça n’aurait rien changé à ce qui s’est passé. Soudain, Hicham était devant moi, même pas surpris de me trouver là. Son regard disait qu’il irait jusqu’au bout. Il a pointé une arme sur moi et m’a dit de dégager. J’avais pas plus envie que lui de tirer, donc, je l’ai presque supplié d’abandonner. Tu parles… J’ai vu ses yeux se durcir d’un coup, abandonner toute humanité et… ils se sont figés, voilés, révulsés. Il est tombé sur moi. La vérité, c’est que j’ai même pas attendu qu’il commence à appuyer sur la gâchette, j’ai senti qu’il allait le faire, c’est tout. On avait le même genre de regard, je vous dis. Sur le moment, j’ai réagi comme un parfait soldat. Un ennemi te menace avec une arme ? Il est prêt à tirer ? Alors y’a pas à chercher plus loin, tu le descends direct. Ça a été assez automatique en fait, ma réaction, le canon qui sort de ma poitrine et qui décharge. La détonation a brisé quelque chose en moi. C’était comme se liquéfier, redevenir à nouveau un gamin qui ne tient pas sur ses pieds. Je me suis laissé tomber par terre avec le cadavre et je me suis mis à pleurer avec l’impression que je ne pourrais plus jamais m’arrêter. Tout ce que j’avais gardé au fond de moi sous le couvert de la violence pendant un an éclatait d’un coup. Je voulais partir à des années lumières d’ici.

Je n’arrive pas à déterminer la nature exacte de mes regrets par rapport à cet incident. On m’a dit que j’avais bien agi. Mais moi, je ne serais pas mort s’il avait tué. En même temps, il l’aurait fait avec l’intention de tuer… J’avais peut-être eu raison, mais, c’était différent, je connaissais ce type, il m’avait parlé de sa vie, et je n’arrêtais pas de me remémorer notre conversation. Tout ce qu’on avait trouvé pour me remonter le moral c’était de me dire « la première fois, c’est toujours difficile ». En fait, ils étaient à côté de la plaque. Je le connaissais. Il aurait pu être mon meilleur ami, mon amant, ça se serait passé de la même façon. Je réalisais que j’avais laissé grandir un truc en moi dangereux en restant dans ce monde, sans m’en rendre compte, et, surtout, je venais de tuer pour les idées d’autres personnes. Il fallait que je m’en aille. Là je n’étais rien de plus qu’un pion depuis que j’avais pu obtenir l’essentiel de ce que j’étais venu chercher. J’avais dix-sept ans, j’aurais pu en avoir trente, j’étais avant tout un mutant qu’ils avaient érigé au rang d’arme de guerre.

Quand j’ai dit que je voulais rentrer aux US, ils l’ont très mal pris. Alors bien sûr, il y avait toujours les gens un peu plus sympa que les autres pour dire que, dès le départ, engager un gamin de seize ans c’était pas une bonne idée, mais, avec des intérêts stratégiques en jeu, les discours de bon sens ne servent à rien. J’étais utile avec eux, dangereux dès lors que je rompais le contrat. a mutation avait un potentiel énorme. Ils savaient ce que je valais et ne voulaient pas prendre le risque de me voir se retourner contre eux. Je pouvais promettre toute la loyauté du monde, avec mon pouvoir, j’étais fichu. Vous savez, on arrive à faire vraiment beaucoup de choses aujourd’hui, si un scientifique me faisait subir un lavage de cerveau pour me réduire à l’état d’esclave, ils étaient mal barrés, comme ils me l’expliquaient. Et moi, j’ai toute suite pensé que s’ils en venaient à ce type d’argument, c’est qu’ils pensaient à me faire la même chose. Avec toutes mes modifications corporelles, je finissais par devenir une sorte de robot avec une conscience franchement dérangeante.
En fait, j’ai souvent un temps d’avance sur le raisonnement des gens. Je sais pas trop comment expliquer, mais la pensée humaine c’est un mécanisme comme un autre. Une fois que tu comprends la logique des individus face à toi, tu as facilement une idée de ce que chaque réflexion mise bout à bout va donner. Ils en étaient à leur phase de séduction prudente. Du coup, j’ai joué le jeu, pour retarder le processus, pour leur faire croire qu’ils m’avaient encore à la bonne. Je préparais mon retour aux States. Officiellement, j'avais demandé une permission pour voir ma famille, ce qui ne posait pas de problèmes. Il n'a jamais été question dans le contrat de me retenir sur le territoire et, j’avais bien joué, ils me pensaient trop investi dans leur combat pour que je leur fasse faux bond.
Le temps qu’ils s’aperçoivent de l’embrouille, j’étais déjà parti. Mes parents n’ont jamais rien su de mon implication à Tsahal, comme ils n’ont jamais rien vu de mes relations suspectes. Quand je vous dis qu’ils ne font vraiment pas attention à moi, je rigole pas, on peut même plus parler d’œillères à ce stade. J’avais quand même perdu deux années scolaires. Car oui, récapitulons, mon taux d’absences en première m’a coincé au lycée un an de plus, pas que j’avais pas le niveau mais ils n’avaient aucune moyenne à mettre sur le bulletin, l’année suivante, j’ai suivi les cours parce que Jason me forçait à y aller. Ensuite, rupture, dépression, Israël et tout ça, je faisais acte de présence en cours de moins en moins souvent, et quand j’avais un élan de volonté pour me présenter le jour d’un devoir, une fois face au sujet, je décidais qu’en fait j’avais la flemme et je rendais copie blanche. En fait, je ne m’inquiétais pas d’avoir une note parfaite si je faisais l’effort, ce qui ne me donnait pas envie d’en faire. Mais, parce quel l’honneur ça reste important, j’ai fait en sorte de décrocher mon diplôme avec une mention très bien pour le prouver.

Enfin, c’est pas important tout ça, je devais surtout vous dire que le Mossad avait dans l’idée de me récupérer ou de m’éliminer. Sauf qu’ils ne pouvaient pas le faire ouvertement, ça aurait été prendre des risques énormes avec l’alliance américaine, parce que dans le genre « armes et projet illégaux » qui risquait de créer la polémique dans le monde entier, je me posais là. C’était pas non plus la peine de faire de la pression à mes parents. Tu touches pas à un magistrat ou à un sénateur comme ça. La seule solution était de me faire revenir dans le pays en me forçant un peu la main. Donc, je n’étais pas en sécurité, je savais que j’étais suivi et qu’ils attendaient le moment opportun pour me tomber dessus. C’est en partie pour cette raison que j’ai essayé d’entrer au plus vite en contact avec la Confrérie. L’autre étant, bien évidemment, que tant qu’à embrasser une autre cause, celle des mutants me semblait juste. Et puis, je ne voulais pas vraiment retrouver une vie de sage petit étudiant après tout ça, je voulais continuer à devenir plus fort, je voulais de l’action et une action que j’aurais décidée. J’ai donc surveillé l’actualité, cherché la moindre fuite sur internet pour connaître leurs principaux lieux d’action, mais finalement, c’est à force de fréquenter Mutant Town que je suis tombé sur un contact. Avec mon profil, il n’a pas été difficile de les convaincre de rejoindre leurs rangs. Ma vraie double-vie a commencé. J’ai réussi à mener de brillantes études d’ingénieur en robotique tout en organisant des attentats et en me rendant de plus en plus indispensable au sein de la Confrérie et de Génosha. Comme on dit, le premier meurtre, c’est le pire, après ça va mieux. On y prend goût quand on sait qui on tue et pourquoi. Quand je pense que j’ai été retourné par mon premier meurtre, et que je me vois jubiler en faisant exploser la tête d’un type, une caméra pointée sur lui, je me fais peur. Je ne comprends même plus comment ça a pu m’affecter un jour. Ne plus se laisser attendrir, ça aide aussi. J’ai renoncé à l’idée d’avoir une vie normale avec des amis et quelqu’un à aimer. Je m’étais trouvé un but plus grand, plus important, celui de protéger les faibles des vrais connards de ce monde, et de préparer le monde au changement, à l’ère mutante. C’est comme ça que j’en suis venu à entrer en politique, histoire de me changer un peu les idées, de sortir de mes armes et de mes plans de massacre. Enfin, tout ça, c’était ce que je me disais il y a encore quelques mois, mais j’ai aidé un type enfermé à tort pour tentative de meurtre à s’évader de prison et j’ai pas réussi à lui faire peur, même en étant franc, même en étant odieux et bon à gifler. Je sais pas trop pourquoi il a trouvé que c’était une bonne idée de rester avec quelqu’un comme moi, encore moins de laisser quelqu’un comme moi s’attacher à lui.



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Waverly Mansell

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Peut dégager sur une dizaines de mètres un gaz imperceptible qui contamine les autres par contact avec la peau pour affecter le cerveau à la manière d'une maladie dégénérative rapide.
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MessageSujet: Re: Yitzhak Anavim - Si tu veux vivre, rejoins moi <3    Yitzhak Anavim - Si tu veux vivre, rejoins moi <3  EmptyDim 20 Déc - 4:36

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